Le Smic revalorisé de 2% dès le 1er novembre, annonce Michel Barnier
Mardi 1er octobre, lors de sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale, le Premier ministre Michel Barnier a annoncé une revalorisation du Smic : "Nous revaloriserons le Smic de 2% dès le 1ernovembre, par anticipation de la date du 1er janvier". Le chef du gouvernement a notamment annoncé que, parmi ses cinq chantiers prioritaires, se trouvait le niveau de vie des Français. "Il reste dans notre pays des branches professionnelles dans lesquelles les minimas sont inférieurs au Smic, ce n'est pas acceptable et cela fera l'objet de négociations rapides".
Augmentation par anticipation
Le Smic est le seul salaire en France indexé sur l'inflation, avec une revalorisation au 1er janvier ou dès que l'inflation dépasse 2%. Selon le ministère du Travail, 25 branches, soit 15%, avaient une grille salariale inférieure au Smic début 2024. Cette revalorisation sera donc portée à 1426 euros nets contre 1398,70 euros nets actuellement. Le gouvernement peut également décider de l'augmenter par un "coup de pouce", mais cela n'a pas été fait depuis 2012. Stéphane Carcillo, économiste et président du groupe d'experts sur le Smic, a expliqué à l'AFP que cette anticipation inclut "novembre et décembre donc en principe il n'y aura pas de revalorisation significative en janvier sauf coup de pouce au-delà de ce que prescrivent les règles légales". Le Smic a augmenté huit fois depuis janvier 2021, mais la dernière revalorisation remonte au 1er janvier. Ce mardi, les syndicats — CGT, FSU, Solidaires —, manifestaient pour que le gouvernement réponde aux "exigences sociales", notamment en ce qui concerne les salaires.
L'allègement des charges remis en question
Mais Michel Barnier reproche au Smic de freiner la hausse des salaires. "En outre, il est désormais démontré que notre dispositif d'allègement des charges freine la hausse des salaires au-dessus du Smic : nous le reverrons", a-t-il déclaré. Au 1er janvier 2023, 17,3% des salariés étaient payés au Smic : le nombre de salariés concernés ne cesse d'augmenter. De plus, le Smic connaissant une revalorisation régulière contrairement au minima des autres branches, le gouvernement n'a de cesse de rappeler à l'ordre ces branches qui stagnent. Michel Barnier entend notamment revoir le dispositif d'allègement des cotisations : certains économistes reprochent au Smic, dont les exonérations sont maximales puisqu'elles ont été instaurées pour favoriser l'emploi, de créer des "trappes à bas salaires" en freinant la progression salariale.