Le premier ministre britannique en visite à Bruxelles pour "réinitialiser" les relations avec l'UE

Le premier ministre britannique en visite à Bruxelles pour "réinitialiser" les relations avec l'UE Pour la première fois depuis 2019, le premier ministre britannique travailliste, Keir Starmer, s'est rendu à Bruxelles. Il souhaite "réinitialiser" les relations de Londres avec l'Union européenne.

Accueilli favorablement à Downing Street, l'opposant au Brexit et premier ministre britannique Keir Starmer est arrivé ce mercredi 2 octobre à Bruxelles. Celui-ci compte "réinitialiser" les relations de Londres avec l'Union européenne, prenant ainsi le contrepied de ses prédécesseurs conservateurs Boris Johnson et Liz Truss. Le travailliste, chef de parti du Labour depuis 2020, souhaite resserrer les liens avec des partenaires jugés indispensables. 

Un accueil chaleureux 

Lors de son arrivée à la Commission européenne, Keir Starmer a ainsi déclaré que le Royaume-Uni et l'UE devaient recommencer à travailler ensemble. "Le Royaume-Uni est plus fort quand nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires internationaux les plus proches. Cela n'a jamais été aussi important à l'heure où la guerre, les conflits et l'insécurité frappent tous à la porte de l'Europe". Une déclaration accueillie chaleureusement par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission : "En ces temps très incertains, les partenaires animés du même esprit que nous doivent coopérer plus étroitement". Évènement en soi, il s'agit de la première fois qu'un premier ministre britannique se rend à la Commission européenne depuis 2019. Si cette visite est vue d'un bon œil par la Commission, les ambassadeurs des États membres ont exigé d'être associés à toute nouvelle initiative de la Commission vis-à-vis de Londres. "Nous devons nous en tenir aux accords passés. On ne doit pas rouvrir, mais bien appliquer l'accord commercial signé avec Londres ainsi que le protocole concernant l'Irlande du Nord", a souligné un diplomate européen au Monde. "Il ne suffit pas de dire que l'on veut une "réinitialisation". Il est essentiel que les principes appliqués pendant les négociations du Brexit s'appliquent encore. Il est essentiel de protéger l'intégrité du marché intérieur et de respecter les accords, avec une mise en œuvre fidèle". 

Le spectre du Brexit 

Lors des négociations du Brexit, les Britanniques souhaitaient profiter des avantages de l'UE sans les conséquences, gardant par exemple l'accès au marché intérieur sans la libre circulation des personnes. Une stratégie qui hante encore les États membres, qui restent donc frileux quant au retour des Britanniques à la Commission. Keir Starmer, inquiet d'être accusé par les conservateurs de vouloir détricoter le Brexit pendant sa campagne des législatives, est donc resté vague sur son programme. Son ministre des affaires étrangères, David Lammy, et son ministre de la défense, John Healey, souhaitent un rapprochement sur les questions de défense et de sécurité. Cependant, M. Starmer a exclu une réintégration dans le marché intérieur, dans l'union douanière et à une réinstauration de la liberté de circulation des personnes. Mais la majorité des députés du Labour élus en juillet sont pro-européens. Si Keir Starmer semble encore faire preuve de prudence, la présidente de la Commission et lui ont annoncé se revoir à l'automne et souhaitent un agenda de sommets réguliers, qui commencerait début 2025. Ils ont notamment parlé de renforcer leur coopération sur l'"économie, l'énergie, la sécurité ou la résilience".