Motion de censure contre le gouvernement Barnier : qui va la voter ?

Motion de censure contre le gouvernement Barnier : qui va la voter ? Le Nouveau Front Populaire a déposé une motion de censure qui sera débattue ce mardi après-midi. Celle-ci a cependant peu de chances d'aboutir.

C'est Olivier Faure qui montera à la tribune de l'Assemblée nationale ce mardi 8 octobre, en début d'après-midi, pour défendre la motion de censure signée par toutes les composantes du Nouveau Front Populaire. Après le socialiste, Michel Barnier prendra à son tour la parole, avant des allocutions des différents groupes parlementaires. Les députés qui souhaitent soutenir cette motion de censure iront enfin déposer leur bulletin dans une urne. 

L'issue de cette première motion de censure déposée contre le gouvernement Barnier fait cependant peu de doutes : au-delà des 192 députés de la coalition de gauche qui devraient la voter unanimement, une majorité absolue semble bien difficile à trouver. Le NFP pourra peut-être compter sur quelques soutiens au sein du groupe Liberté, indépendants, outre-mer et territoire (Liot) ou des non-inscrits, tels les deux anciens macronistes Sacha Houlié et Stella Dupont.

"Dessiner politiquement la majorité"

En revanche, le Rassemblement national, qui a par le passé voté plusieurs motions de censure de la gauche, devrait cette fois-ci s'abstenir. "Nous ne soutiendrons pas" ce texte, a confirmé le député du RN Julien Odoul à RMC. Une attitude en cohérence avec la promesse de Marine Le Pen de juger le gouvernement Barnier "sur les actes". "Le jour où on veut les faire tomber, ils tombent", confirme un pilier du parti.

Quant aux macronistes, si certains ont exprimé leur réticence vis-à-vis du gouvernement Barnier ou encore du projet de budget en préparation, la présence de ministres issus de leur parti devrait toutefois les dissuader de voter la censure.

Le Nouveau Front Populaire a bien conscience que sa motion est vouée à l'échec. Mais pour la cheffe du groupe écologiste Cyrielle Chatelain, ce vote est l'occasion d'opérer une clarification : "Il s'agit de dessiner politiquement la majorité", explique-t-elle au Monde. Sous-entendu : la gauche voudra voir dans la probable abstention du RN la preuve que le nouveau gouvernement survit grâce au soutien implicite de l'extrême droite.