Budget 2025 : les débats commencent en commission
Ce mercredi débutent les débats sur l'examen du budget 2025 en commission à l'Assemblée. Un examen qui se fait sur fond de discordance et défiance sur les raisons du déficit, alors que l'ombre de la censure plane sur l'Assemblée.
Jusqu'à samedi, la commission des Finances de l'Assemblée a la lourde tâche de trouver 20 milliards d'euros de recettes tout en faisant 60 milliards d'euros d'économies dans le budget 2025 de l'État. Alors que l'Assemblée est éclatée en trois blocs politiques, plus de 1700 amendements ont été déposés, dont une partie devrait être déclarés irrecevables d'ici 17 heures aujourd'hui. La commission des Finances devrait également voter pour que celle-ci se transforme en commission d'enquête sur les causes du dérapage du déficit, qui devrait atteindre 6,1% du PIB.
Des désaccords à prévoir
Dès lundi, les députés repartiront de la copie initiale du budget 2025, mais chaque amendement adopté ou article supprimé devrait servir de levier face au gouvernement. Cependant, le budget pourrait être adopté par 49.3 avec Matignon. Pour la gauche, Mathilde Panot, patronne du groupe LFI a précisé être "en radical désaccord avec ce budget". Éric Coquerel, président LFI de la commission des Finances, a précisé qu'ils souhaitent rejeter le budget ou en adopter une version "NFP-compatible". Chaque groupe de gauche présentera chacun des mesures, les socialistes souhaitant par exemple une prise en charge des personnes en Ehpad quand les écologistes souhaitent une taxe sur les superprofits des entreprises pétro-gazières.
De son côté, le Rassemblement national menace l'exécutif de censure. "Sans changement fondamental, la question de la censure se posera" a expliqué le député RN Jean-Philippe Tanguy au Figaro. Ils souhaitent notamment imposer la suppression immédiate de la CVAE, impôt de production sur les entreprises, ou annuler la hausse des tarifs de l'électricité, que le gouvernement envisage de taxer au-delà de 32 euros par mégawattheure.
La justice fiscale fait grincer des dents
Pour la macronie, l'instauration d'une contribution exceptionnelle pour trois ans visant les ménages les plus aisés passe mal. Les alliés du MoDem voudront la pérenniser quand l'aile droite du parti présidentiel Renaissance proposera de revenir dessus. "La justice fiscale ça s'inscrit dans le temps long", a précisé le député MoDem Jean-Paul Mattei. Mais la principale lutte des macronistes semble être la hausse des cotisations patronales envisagées au budget de la Sécurité sociale, qui devrait rapidement arriver à l'Assemblée. L'entourage du ministre du Budget Laurent Saint-Martin, qui ne sera pas présent en commission, compte sur un débat budgétaire le plus constructif possible et sur la responsabilité des députés, opposition comme majorité.