Arrêts maladie : le rapporteur général du budget de la Sécu défend un jour de carence financé par le salarié

Arrêts maladie : le rapporteur général du budget de la Sécu défend un jour de carence financé par le salarié Yannick Neuder suggère un "jour de carence d'ordre public" comme alternative au projet du gouvernement de réviser à la baisse les indemnités versées par l'Assurance maladie.

Les dépenses liées aux arrêts maladie des salariés sont dans le collimateur du gouvernement. Face à leur hausse, le projet de loi de finances de la Sécurité sociale prévoit une réduction des indemnités journalières versées par l'Assurance maladie. Une solution loin de ravir tout le monde, si bien que le rapporteur général du texte, le député de droite Yannick Neuder, a proposé ce mercredi une alternative, devant la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale.

"Je suggère de combiner l'auto-déclaration pour les arrêts de courte durée, avec un jour de carence d'ordre public", a avancé Yannick Neuder, selon l'AFP. Autrement dit, le député souhaite que le premier jour d'un congé maladie soit financé par le salarié lui-même, sans indemnité versée par son employeur comme c'est généralement le cas actuellement. D'autre part, le travailleur serait en mesure d'auto-déclarer son arrêt, sans besoin de le faire approuver par un médecin.

Un effet dissuasif sur les travailleurs

Une solution qui, selon le rapporteur général du PLFSS, "responsabilise les assurés, libère du temps médical, allège les dépenses de la Sécurité sociale, et n'augmente ni celles des employeurs, ni celles des complémentaires". Le rôle de ce premier jour de carence sans indemnités serait en fait de dissuader le salarié de se mettre en arrêt sans motif valable, sachant que l'Assurance maladie prend en charge ses indemnités à partir du quatrième jour de congé maladie.

Dans son texte, le gouvernement prévoit pour sa part d'abaisser les indemnités journalières des congés maladie, calculées sur la base du salaire du travailleur : actuellement limitées à 1,8 smic, le PLFSS propose de les restreindre à 1,4 smic. Pour la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet, la hausse des dépenses d'indemnités sur les arrêts de travail est "un vrai sujet dont il va falloir qu'on s'empare tous". La ministre reste cependant ouverte à des solutions alternatives à celle proposée par le gouvernement, et "pourquoi pas" à une révision des "délais de carence".