Assemblée : une tentative d'abrogation de la réforme des retraites par la gauche bloquée en commission

Isabelle Missiaen

Assemblée : une tentative d'abrogation de la réforme des retraites par la gauche bloquée en commission Les députés du Nouveau Front Populaire ont défendu plusieurs amendements visant à financer un retour de l'âge de départ en retraite à 62 ans. Ces derniers ont été rejetés par la commission des affaires sociales.

La gauche est loin d'avoir dit son dernier mot sur la réforme des retraites passée en force début 2023. A l'occasion de l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2025 (PLFSS) en commission des affaires sociales, ce lundi 21 octobre, des députés socialistes, écologistes et insoumis ont tenté de revenir sur le report de l'âge légal de départ à 64 ans. Tentative aussitôt avortée, faute de majorité favorable.

Le Nouveau Front Populaire n'avaient pourtant rien laissé au hasard. Sachant que les députés n'ont pas le droit de voter des amendements alourdissant les dépenses de la Sécu sans proposer de compensation, les amendements défendus ce lundi proposaient d'augmenter les recettes fiscales de la caisse des retraites, via une "sur-cotisation" vieillesse sur les gros revenus. Une manière de préparer l'annulation du report de l'âge de départ.

Le RN veut garder l'avantage sur le dossier

Mais cette alternative n'a pas su convaincre une majorité de la commission des affaires sociales. Sans surprise, la droite et les macronistes, globalement favorables à la réforme des retraites, s'y sont opposés. Même le Rassemblement national, pourtant très critique de cette réforme, a voté contre les amendements de la gauche, précipitant leur rejet. 

"Ce n'est pas, aujourd'hui, possible d'aller vers une augmentation des cotisations alors qu'on est déjà dans un enfer fiscal", a justifié le député d'extrême droite Thomas Ménagé. Ce contre quoi le socialiste Jérôme Guedj a protesté que l'effort fiscal n'aurait pas concerné "l'écrasante majorité des salariés".

Le RN préférait en réalité garder l'avantage sur le dossier, alors que sa proposition de loi sur l'abrogation de la réforme des retraites sera examinée dans l'hémicycle le 31 octobre. Un texte que la gauche pourrait à son tour bouder, préférant attendre la niche parlementaire de La France insoumise, en novembre, pour une nouvelle tentative d'abrogation.