Taxe sur les billets d'avion : une hausse de 9,5 euros sur un vol en Europe, selon le ministre des Transports
Un amendement gouvernemental au projet de loi de finances 2025 prévoit le triplement de la taxe de solidarité sur les billets d'avions. Une bien mauvaise nouvelle pour un secteur aérien déjà en difficultés, qui craint l'impact d'une hausse des prix sur la demande. Son lobby, le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), n'a pas tardé à dire son opposition à cette surtaxe, alertant sur "un arrêt brutal à la réindustrialisation de la filière".
Ce lundi, le ministre des Transports à toutefois tenté de relativiser la hausse impliquée par la mesure. Ainsi, selon François Durovray, la taxe représenterait 9 euros 50 sur un vol européen. Un surcoût qu'il a jugé "absorbable par rapport au prix du billet", dans les colonnes de La Tribune. "Je ne pense pas que, pour les vols en Europe, une taxe à 9,50 euros remette en cause les équilibres. De même que 120 euros sur un Paris-New York en classe affaires, proposé à plusieurs milliers d'euros", a insisté le ministre.
"Prendre l'avion ne doit pas être réservé à une élite"
François Durovray a par ailleurs pointé la différence de prix entre les billets de trains et les billets d'avions : "Beaucoup de Français ne comprennent pas pourquoi le premier est plus cher que le second dans le cas d'un certain nombre de compagnies low-costs", a-t-il fait remarquer.
Lundi, la compagnie low-cost Easyjet a déploré le fait que "les classes moyennes, les PME ou les étudiants n'aur[aient] bientôt plus accès à des vols courts et moyens-courriers abordables" si la surtaxe était adoptée. "Or, prendre l'avion ne doit pas être réservé à une élite", a jugé son directeur, Bertrand Godinot, dans un communiqué.
En s'appliquant à tous les vols au départ de la France, la mesure doit rapporter un milliard d'euros à l'Etat dès 2025.