Barnier rencontre Von der Leyen pour tenter de bloquer l'accord avec le Mercosur
Michel Barnier est envoyé en terrain connu ce mercredi 13 novembre. Le Premier ministre se rend à Bruxelles pour y rencontrer les membres de la Commission européenne, institution dont il a été l'un des vice-présidents entre 2010 et 2014. Parmi les sujets sur la table, les négociations de l'accord avec le Mercosur, que certains Etats-membres entendent voir aboutir avant la fin de l'année, contre l'avis de la France.
"Ce traité n'est pas acceptable, tant pour des raisons écologiques que pour la concurrence déloyale qu'il induit", a martelé ce mercredi matin la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, à la sortie du Conseil des ministres, confirmant "l'opposition absolue" de l'exécutif à sa ratification.
Les agriculteurs se remobilisent
A Michel Barnier, donc, de porter cette opposition devant Ursula Von der Leyen, la présidente allemande de la Commission, alors que l'Allemagne a été l'un des moteurs de la reprise des négociations avec les pays du Mercosur ces derniers mois. Une tâche d'autant plus impérative pour le Premier ministre que les agriculteurs français ont d'ors-et-déjà annoncé la reprise de leur mouvement social dès lundi, avec pour principale revendication l'abandon du traité.
L'accord de libre-échange avec le Mercosur, discuté depuis une trentaine d'années mais jamais ratifié, prévoit notamment un quota d'importations de quelque 100.000 tonnes de viande bovine latino-américaine par an en Europe. En l'état, il permettrait la venue de produits ne respectant pas les normes environnementales imposées aux exploitants européens, ce qui créerait une concurrence déloyale au détriment de ces derniers.
Trouver des alliés au Conseil
"Les conditions pour l'adoption d'un accord avec le Mercosur ne sont pas réunies", ont martelé 600 parlementaires de différents bords politiques ce mardi, dans une tribune publiée par Le Monde et adressée à Ursula Von der Leyen.
"La France dit non et la France n'est pas seule dans ce refus du Mercosur. Ce qu'il faut obtenir, c'est de quoi exercer notre veto au niveau européen (en ralliant) un maximum de pays", a défendu lundi la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard. Pour l'heure, seules la Pologne et l'Autriche ont également exprimé leur opposition claire à la ratification du traité. La France doit encore trouver au moins un allié supplémentaire pour obtenir une minorité bloquante au Conseil européen.