Le Nouveau Front populaire au bord de la rupture
Alors que la menace de la motion de censure se fait de plus en plus concrète, les déchirements entre "insoumis" et socialistes se multiplient, sous le regard des écologistes.
Créé le 9 juin dernier au lendemain de la dissolution, le Nouveau Front populaire semble au bord de la rupture, les socialistes et les insoumis se déchirant sur de nombreux points alors que les écologistes assistent au spectacle impuissant. Mais le NFP est d'accord sur un point : en cas d'adoption du texte par 49.3, ce qui permet d'adopter un texte sans vote, le NFP votera la motion de censure qui, avec les voix du RN, obtiendrait la majorité à l'Assemblée nationale. Cependant, pas question pour les socialistes de pousser la candidature de Lucie Castets pour diriger un gouvernement NFP.
La question d'une non-censure
Ce dimanche 24 novembre sur France Inter, Bordis Vallaud, président du groupe PS à l'Assemblée a posé "la question d'une non-censure", façon de tendre la main aux macronistes, alors que la gauche a besoin d'une centaine de voix pour être majoritaire. "Le PS est en train d'organiser un nouveau "socle commun" avec d'autres à la place du Nouveau Front populaire. Vallaud, Faure, Bouamrane leur tendent la main", s'est indigné Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise (LFI) sur X. "Vallaud propose de partir non pas du NFP, mais du front républicain. Mais le front républicain n'est pas un programme politique. Ce sera sans nous !" a déclaré Aurélien Taché, député LFI du Val-d'Oise.
Une présidentielle anticipée
Bien que l'option Lucie Castets semble peu réalisable, les insoumis émettent l'hypothèse d'une "présidentielle anticipée". "Barnier va tomber, les crises vont se succéder, quoi d'autre pour débloquer la situation ?", demande Aurélien Taché. Une attitude qui ne convient pas aux socialistes, qui souhaitent gouverner. "Les "insoumis" ne cessent jamais de faire de la politique autour d'une obsession : comment mettre en porte à faux un PS qui a repris des couleurs", déclare Jérôme Guedj, député de l'Essonne qui appelle à "assumer la confrontation avec LFI", qui souhaite revenir sur la loi Touraine et "abroger le délit d'apologie du terrorisme du code pénal", mis en place pendant le mandat de François Hollande.
Mais dans le divorce entre insoumis et socialistes, la question de la garde des écologistes se pose. Au moment de la constitution du NFP, c'est Marine Tondelier, cheffe de file des Écologistes, qui avait imposé d'inclure LFI dans l'accord, avec qui les relations semblent aujourd'hui au beau fixe. "Les discussions sont plus simples avec les écolos qu'avec les autres", a déclaré Aurélien Taché, isolant un peu plus les socialistes.