Un rapport parlementaire appelle à "définir un pilotage stratégique de la politique publique de l'IA"

Un rapport parlementaire appelle à "définir un pilotage stratégique de la politique publique de l'IA" Trois parlementaires exhortent le gouvernement français à mener "une véritable politique publique de l'IA" et énumèrent 18 recommandations.

Dans un rapport de 300 pages intitulé "ChatGPT, et après ? Bilan et perspectives de l'intelligence artificielle", trois parlementaires livrent à l'exécutif leurs recommandations. Le député Alexandre Sabatou (RN), le sénateur Patrick Chaize (LR) et la sénatrice Corinne Narassiguin (PS) exhortent à "une véritable politique publique de l'IA", qu'ils jugent préférable à "une stratégie sans objectifs, sans gouvernance et sans outils de suivi".

Ce rapport fait suite à la saisine de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) par le Sénat et l'Assemblée à l'été 2023. Les trois auteurs y saluent la nomination, en septembre dernier, d'une secrétaire d'État à l'IA, Clara Chappaz, dans le gouvernement Barnier. Mais ils urgent l'exécutif à "aller plus loin" en définissant "un pilotage stratégique de la politique publique de l'intelligence artificielle au plus haut niveau avec une coordination interministérielle."

Un "grand programme européen de coopération en IA"

Le député et les deux sénateurs résument leurs conclusions en 18 recommandations. Ils suggèrent notamment de lancer des programmes de formation à destination des scolaires, des actifs et du grand public, afin de "démystifier l'intelligence artificielle" face aux "représentations catastrophistes" présentées par la culture populaire. Ils jugent également nécessaire de développer une filière française ou européenne autonome dans le secteur et prônent le lancement d'un "grand programme européen de coopération en IA".

Les trois auteurs espèrent enfin que le sommet de l'intelligence artificielle qui se déroulera à Paris en février sera l'occasion d'œuvrer à la création d'une institution spécialisée sous l'égide de l'ONU, dont les prérogatives pourraient aller "de la coordination internationale de la régulation de l'IA à la lutte contre la fracture numérique mondiale".