Nouveau gouvernement : Emmanuel Macron prend une nouvelle fois son temps

Nouveau gouvernement : Emmanuel Macron prend une nouvelle fois son temps Le président de la République s'était engagé à nommer un nouveau Premier ministre d'ici ce jeudi. Mais l'Elysée a l'habitude de temporiser sur ce type de nomination.

Une semaine après la démission de son gouvernement, Michel Barnier n'a toujours pas de successeur. Le président de la République, à qui seul revient la tâche de nommer un nouveau Premier ministre, s'était pourtant engagé à faire vite, laissant croire qu'il allait rompre avec son habitude de faire trainer en longueur les périodes de transitions gouvernementales. Mardi, il avait confié aux chefs des forces politiques son intention de choisir le nouveau locataire de Matignon "d'ici à 48 heures". Ce délai sera-t-il respecté ?

Pour tenir sa promesse, il lui faudrait annoncer la nomination avant ce jeudi soir. Or, l'emploi du temps du chef de l'Etat fait planer le doute : il est en effet attendu dès la fin de matinée à Varsovie, dont il ne rentrera qu'en fin d'après-midi. C'est alors qu'il pourrait dévoiler son choix, confie à l'AFP une source au sein de l'exécutif. Mais rien n'est sûr : mercredi en Conseil des ministres, Macron s'est bien gardé de préciser la "temporalité de son choix", d'après la porte-parole du gouvernement démissionnaire, Maud Bregeon.

La question du budget est temporairement réglée

Toujours d'après la porte-parole, le président a aussi "insisté sur le fait qu'il n'y avait pas, actuellement, de socle plus large que celui qui est en place aujourd'hui. Et qu'il restait donc, désormais, à savoir si certains étaient prêts à élargir ce socle ou à s'accorder sur un principe de non-censure." Autrement dit, pas de solution évidente pour sortir de l'impasse, mais Emmanuel Macron espérait encore voir bouger les lignes des uns et des autres. De quoi justifier qu'il temporise.

Pourtant, le jour de la censure de Michel Barnier, l'entourage d'Emmanuel Macron soufflait à la presse l'intention de ce dernier de nommer un nouveau Premier ministre "en 24 heures". Une volonté, sans doute, de rassurer le monde économique et financier, alors dans la crainte de ne pas voir de budget adopté avant la fin de l'année. Mais à présent que tout le monde semble s'être résolu à l'adoption d'une loi spéciale visant à reconduire temporairement le budget 2024, l'Elysée n'est plus si pressée : le texte, élaboré par le gouvernement démissionnaire, est prêt et sera débattu au Parlement la semaine prochaine.

Emmanuel Macron a de toute façon de la marge avant de battre son record de temporisation : cet été, le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal était resté deux mois aux affaires courantes avant la nomination de son successeur. Qu'il se prononce aujourd'hui ou qu'il attende quelques jours, le chef de l'Etat pourra toujours se vanter d'avoir fait plus vite cette fois-ci.