Retraites : Wauquiez refuse toute "suspension" de la réforme
Dans une interview au Parisien, le président du groupe Droite Républicaine, Laurent Wauquiez, s'est inquiété des conséquences d'un accord entre le gouvernement et le PS sur la suspension de la réforme des retraites. Alors que le discours de politique générale du Premier ministre François Bayrou doit être prononcé devant l'Assemblée nationale ce mardi 14 janvier, l'objectif entre la gauche hors LFI et le gouvernement reste de parvenir à un accord de non-censure.
"Irresponsable"
Dans les prochaines heures, l'arbitrage sur la dernière réforme des retraites doit être rendu. Les écologistes, socialistes et communistes tentent de décrocher une suspension, voire une abrogation, du report progressif de l'âge légal de départ à 64 ans, alors que la droite estime que cette demande est une ligne à ne pas franchir. "Envisager de revenir sur la réforme des retraites sans proposer la moindre piste de financement, c'est irresponsable", a mis en garde Laurent Wauquiez. Le président de la Droite Républicaine a le "sentiment" que "la priorité du gouvernement" est "de négocier une assurance vie auprès du Parti socialiste" afin de ne pas subir la même censure que le gouvernement de Michel Barnier, "qu'elles qu'en soient les conséquences pour le pays".
Creuser encore plus de déficits
Si les Républicains participent à la coalition autour de François Bayrou, Wauquiez exhorte la droite à "ne pas perdre de vue la gravité de la situation", soit une "tempête de la dette qui s'annonce" et refuse de "creuser encore plus de déficits". Si l'appui de la Droite Républicaine est indispensable au gouvernement, Wauquiez n'hésite pas à menacer de le retirer : "Suspendre [la réforme] sans scénario alternatif revient à sauter dans le vide sans parachute. Ce sera sans la Droite républicaine". Un avant-goût des négociations à venir pour l'examen du budget 2025, étudié dans les prochaines semaines au Parlement. Car Wauquiez n'a pas l'intention de "voter un budget avec de nouvelles hausses d'impôts". "Il y a trop de dépenses publiques et donc trop d'impôts et de charges", a-t-il ajouté, précisant que la "priorité est d'avoir un budget qui protège les Français d'une crise de la dette".