Budget : quelles sont les pistes de Bercy pour tendre la main à la gauche ?

Budget : quelles sont les pistes de Bercy pour tendre la main à la gauche ? Pour apaiser les tensions avec la gauche, hors LFI, le texte de François Bayrou devrait reprendre certains points de celui de Michel Barnier, comme la justice fiscale ou la ponction des hauts revenus.

Afin d'élaborer "leur" budget, le ministre de l'Économie Eric Lombard et la ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, ont tous deux rencontré les différents groupes politiques représentés à l'Assemblée nationale la semaine dernière. Pour faire passer ce budget, le gouvernement compte sur le soutien de la gauche, hors La France insoumise, reçue deux fois cette semaine à Bercy, posant les clés d'un accord de non-censure dès lundi. 

Davantage de justice fiscale 

Mais pour faire passer ce budget, la question de la réforme des retraites sera décisive. D'autres points sont cruciaux pour la gauche, comme la suspension de plusieurs coupes budgétaires, notamment pour les collectivités ou l'Éducation nationale. Les élus réclament également plus de "justice fiscale", la nouvelle ministre du Budget ayant elle-même annoncé vouloir lutter contre la "suroptimisation fiscale". Mais mettre en place ces différentes doléances en faisant plaisir à tout le monde reste plus compliqué. Le texte de Michel Barnier, tel que voté au Sénat avant la censure, doit servir de base au budget version Bayrou. La contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR), devrait être conservée et amendée. Celle-ci prévoyait un "taux minimum d'imposition" pour les contribuables déclarant plus de 250 000 euros par an, et pour les couples déclarant plus de 500 000 euros par an. Avec cette mesure, si un contribuable aisé parvenait à réduire son impôt sur le revenu en dessous de ce seuil via diverses niches et astuces, l'administration réclamerait la différence. 

Dégager des recettes supplémentaires 

Actuellement, ce taux minimum est fixé dans le PLF à 20%, et le gouvernement travaillerait à une mesure qui permettrait que cette contribution soit payée en 2025 sur les revenus de 2025, afin de dégager des recettes supplémentaires dès cette année, estimées à 2 milliards d'euros. Le gouvernement réfléchirait à lever la limite de temps de deux ans inscrite par Barnier afin de contenter la gauche. La surtaxe sur les billets d'avion (environ un milliard de recettes supplémentaires) et celle sur les rachats d'actions (200 millions) sont également inscrites dans le texte de Barnier. Mais selon Le Figaro, le ministre de l'Économie ne serait pas favorable à conserver dans le PLF une taxe sur les transactions financières, ajoutée par le Sénat dans le texte de Michel Barnier. Enfin, la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises doit être remaniée pour permettre à l'État de dégager 8 milliards de recettes supplémentaires dès cette année. "Nous ne voulons pas d'impôts supplémentaires par rapport à l'épure du projet de loi de finances existant", a déclaré Eric Lombard au journal.