Le secrétaire d'État américain menace le Panama et exige des "changements immédiats"
Marco Rubio, le secrétaire d'État américain, a averti ce dimanche le Panama que les États-Unis prendraient des mesures s'ils ne procédaient pas à des "changements immédiats" sur le canal de Panama, affirmant que le traité de rétrocession avait été violé. Rubio "a clairement indiqué que ce statuo quo était inacceptable et qu'en l'absence de changements immédiats, les États-Unis devraient prendre les mesures nécessaires pour protéger leurs droits en vertu du traité", a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d'État, suite à la rencontre entre Marco Rubio et le président José Raul Mulino. Il a indiqué que "la position actuelle d'influence et de contrôle du Parti communiste chinois sur la zone du canal de Panama constitue une menace pour le canal et représente une violation du traité concernant la neutralité permanente et le fonctionnement du canal de Panama".
Pas de menace réelle
Mais le président panaméen a proposé des discussions avec les États-Unis afin de répondre aux préoccupations de Donald Trump, soulignant que les bases pour une "meilleure relation" entre le Panama et Washington avaient été posées. "Je n'ai pas l'impression qu'il y ait une menace réelle en ce moment contre le traité, la validité et encore moins l'utilisation de la force militaire pour prendre le contrôle du canal, je n'ai pas cette impression", a déclaré José Raul Mulino. Celui-ci a notamment proposé d'utiliser le Panama comme un pont pour expulser les migrants irréguliers vers d'autres pays d'Amérique latine. "Je lui ai offert la zone de la piste d'atterrissage de Nicanor à Meteti, (province de) Darien, d'où serait effectué le rapatriement de personnes d'autres pays comme le Venezuela, la Colombie, l'Équateur, entre autres nationalités. […] Je pense que c'est ce qui va se passer, utiliser le Panama et transférer à partir de là. Ce serait très pratique pour nous, honnêtement", a détaillé le président panaméen. Il a cependant précisé que cela se ferait "aux frais des États-Unis. Le Panama n'investira pas un dollar dans ce domaine".