Surtaxes douanières : Donald Trump met l'Union européenne et l'Asie au pied du mur
À quelques semaines de l'entrée en vigueur de nouveaux droits de douane, les partenaires commerciaux des États-Unis font face à un ultimatum. Donald Trump, revenu à la présidence en janvier, a envoyé une série de courriers annonçant l'application de surtaxes à compter du 1er août si aucun accord n'était trouvé d'ici là.
Un dispositif tarifaire étendu à plusieurs pays, avec une pression croissante
Le 8 juillet, le président américain a diffusé 14 lettres officielles à des gouvernements d'Asie, d'Afrique et d'Europe de l'Est. Ces documents annoncent des surtaxes douanières comprises entre 25% et 40% sur les produits importés aux États-Unis. Le Japon, la Corée du Sud, la Tunisie ou la Malaisie sont concernés par un taux de 25%, tandis que le Cambodge, le Laos ou la Birmanie se voient appliquer des taux plus élevés.
Certaines de ces mesures, initialement suspendues en avril, sont réactivées dans une version ajustée. Les taux ont été établis à partir d'un calcul fondé sur le déficit bilatéral américain rapporté aux exportations du pays ciblé, selon Les Échos.
Un délai supplémentaire de 22 jours a été accordé aux pays concernés, soit jusqu'au 1er août. D'autres lettres doivent encore être envoyées dans les prochains jours. La Maison-Blanche indique vouloir "forcer des deals" avant cette échéance.
L'Union européenne en négociation sous contrainte
L'Union européenne, visée par une éventuelle taxe de jusqu'à 50% sur ses exportations vers les États-Unis, cherche à négocier une issue avant la date butoir. Elle représentait en 2024 le deuxième déficit commercial bilatéral des États-Unis, avec 235 milliards de dollars, selon Le Monde.
Le 6 juillet, Donald Trump et Ursula von der Leyen se sont entretenus par téléphone, un échange jugé "bon" par l'exécutif communautaire. Dans les jours suivants, la présidente de la Commission européenne a consulté plusieurs chefs d'État, dont Emmanuel Macron et Friedrich Merz.
Selon Olof Gill, porte-parole de la Commission, "nous travaillons à la recherche d'un accord de principe avec les États-Unis d'ici au 9 juillet". Des options sont étudiées, comme l'acceptation d'un taux uniforme de 10%, contre des exemptions sectorielles sur l'aéronautique, les vins, les spiritueux ou les cosmétiques. L'UE souhaite également limiter les hausses sur l'automobile, l'acier et l'aluminium.
Mais la condition américaine d'une production partielle sur le sol américain pour certaines exportations européennes reste un point de blocage. Les constructeurs allemands s'y montrent favorables, contrairement à la Commission.
Des réactions contrastées en Europe et en Asie
Les positions des États membres varient. Emmanuel Macron a déclaré le 26 juin : "Si les Américains conservent le droit de 10%, il devra y avoir une compensation sur les biens importés des États-Unis". L'Allemagne et l'Italie se montrent plus ouvertes à une solution rapide.
En Asie, la Corée du Sud et la Thaïlande cherchent également à conclure un accord avant le 1er août. Le Premier ministre thaïlandais par intérim, Phumtham Wechayachai, a déclaré : "Une fois que nous aurons réévalué la situation, j'espère que nous pourrons obtenir un meilleur accord", selon France 24.
L'Indonésie, bien qu'engagée à importer un million de tonnes de blé américain sur cinq ans pour un montant de 1,25 milliard de dollars, reste soumise à une surtaxe de 32%, confirmée dans la lettre du 7 juillet.
Enfin, l'Union européenne prépare deux listes de produits américains susceptibles d'être surtaxés, représentant jusqu'à 93 milliards d'euros. Elles restent en réserve, conditionnées à l'issue des négociations.