Face aux surtaxes américaines, l'Europe et l'Asie cherchent à limiter la casse

Face aux surtaxes américaines, l'Europe et l'Asie cherchent à limiter la casse La date du 1er août cristallise les tensions commerciales, alors que plusieurs États redoublent d'efforts pour éviter une majoration brutale des taxes à l'importation.

Alors que les nouvelles surtaxes américaines doivent entrer en vigueur le 1er août, plusieurs pays cherchent à conclure des accords pour éviter une hausse brutale des droits de douane. En France, certaines zones sont identifiées comme sensibles, tandis que l'Asie multiplie les négociations.

Des territoires français dépendants des exportations à risque

D'après une note de conjoncture de l'Insee, 11 départements français sont jugés plus exposés qu'ailleurs à un choc tarifaire américain. La Haute-Garonne, la Seine-et-Marne et les Hautes-Pyrénées figurent parmi les plus concernés, en raison du poids de l'aéronautique dans leurs échanges. En Seine-et-Marne, les exportations vers les États-Unis atteignaient près de 6 milliards d'euros en 2024, dont 70% issus de ce secteur, selon les données douanières citées par Le Figaro.

En Charente, les exportations de boissons alcoolisées représentent près de 90% des ventes vers les États-Unis, soit plus d'un milliard d'euros par an, selon la Direction générale des douanes et droits indirects. Le département est également soumis à des restrictions chinoises sur le cognac. D'autres territoires comme la Loire-Atlantique, la Drôme ou le Bas-Rhin sont concernés via la construction navale, la chimie et la pharmacie.

À l'échelle nationale, l'Insee estime que la baisse de la valeur ajoutée industrielle en cas de choc tarifaire resterait modérée. "Le faible poids de l'industrie dans l'activité explique l'impact modeste du choc tarifaire sur l'économie française via les canaux commerciaux", indique Dorian Roucher, chef du département de la conjoncture à l'Insee.

Des engagements commerciaux face à l'ultimatum américain

En Asie, l'Indonésie a signé plusieurs accords pour accroître ses importations de produits américains. Le ministre de l'Économie Airlangga Hartarto a annoncé que Pertamina, la compagnie pétrolière nationale, augmenterait ses achats d'énergie, tandis que les entreprises Sorini Agro Asia Corporindo et FKS importeront davantage de maïs. Le montant total engagé pourrait atteindre 34 milliards de dollars, selon RTBF. Ces mesures visent à éviter l'application d'une surtaxe de 32% annoncée par Donald Trump si aucun accord n'était trouvé.

Le Japon, en revanche, a refusé de conclure un accord maintenant les droits de douane sur les automobiles. Dans un entretien à Fox News, Donald Trump a déclaré : "Cher monsieur Japon, vous savez quoi ? Vous allez payer des droits de douane de 25% sur vos voitures. Nous ne donnons pas nos voitures au Japon. Ils ne veulent pas prendre nos voitures", rapporté par Courrier International. Les discussions, menées par Ryosei Akazawa, ministre de la Revitalisation économique, n'ont pas abouti. En parallèle, le Vietnam a accepté une taxe de 20% sur ses exportations, et de 40% sur les produits en transit.

L'Union européenne n'a pas encore trouvé de compromis. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a réagi aux propositions américaines : "À partir du moment où on touche au processus décisionnel souverain de l'Union européenne et de ses États membres, cela va trop loin".

L'incertitude sur les délais d'application ajoute à la tension. Scott Bessent a évoqué une possible prolongation du sursis accordé à certains pays. Mais Donald Trump a ensuite déclaré : "On peut faire tout ce qu'on veut. On peut prolonger. On peut le raccourcir. J'aimerais qu'il soit plus court".