Sous pression, Bayrou orchestre un plan de redressement budgétaire à haut risque

Sous pression, Bayrou orchestre un plan de redressement budgétaire à haut risque Prévue le 15 juillet, l'annonce du projet budgétaire pourrait inclure un gel des prestations sociales, une révision des crédits ministériels et un ajustement ciblé des avantages fiscaux.

À quelques jours de l'annonce prévue le 15 juillet, le plan piloté par François Bayrou reste confidentiel. Certaines mesures se précisent néanmoins, alors que les discussions se poursuivent entre Matignon, Bercy et l'Élysée.

Un cadrage budgétaire sous contrainte

Selon Les Échos, le Premier ministre devrait présenter un projet structuré autour de quatre volets : projet de loi de finances, réforme des opérateurs, lutte contre la fraude et ajustements liés à l'emploi. L'objectif est de ramener le déficit sous les 3% du PIB d'ici 2029.

Amélie de Montchalin a évoqué une trajectoire pluriannuelle reposant sur des décisions sectorielles plutôt que sur des coupes uniformes. Elle a affirmé que le gouvernement souhaitait limiter la hausse des dépenses tout en écartant une augmentation généralisée des impôts.

L'effort budgétaire attendu s'élève à 40 milliards d'euros en 2026. Deux hypothèses sont sur la table. Une présentation complète atteignant ce montant ou un premier train de mesures à hauteur de 25 milliards, le reste étant débattu au Parlement.

La ventilation des efforts reste discutée. Une source proche de Bercy évoque une répartition de 35 milliards sur les dépenses et 5 sur les recettes. Le gel du barème de l'impôt sur le revenu pourrait rapporter entre 1 et 2 milliards, tandis qu'une taxe sur les petits colis générerait jusqu'à un milliard.

Les crédits des ministères feraient l'objet d'une baisse, malgré certaines hausses prévues, notamment pour la Défense. D'autres postes comme la Justice ou l'Intérieur, pourtant couverts par des lois de programmation, pourraient aussi être ajustés.

Prestations sociales et dépenses fiscales ciblées

Bercy étudie une "année blanche" sur les prestations, consistant à geler les revalorisations pour un gain estimé à 5 milliards. Deux sources parlementaires ont indiqué aux Échos que cette mesure concernerait également les petites retraites. Le RSA et les allocations logement seraient inclus, malgré l'augmentation de la pauvreté relevée par l'Insee.

Côté fiscal, les niches représentent un levier important. Une réduction forfaitaire de 10% sur deux ans, réversible ensuite, permettrait d'économiser 8 milliards par an. Éric Lombard a plaidé pour préserver le crédit d'impôt recherche. De son côté, Amélie de Montchalin a évoqué un recentrage du crédit d'impôt pour services à la personne. Les aides à la garde d'enfants et à l'autonomie seraient conservées, tandis que d'autres, comme le ménage ou le jardinage, pourraient être revues.

Sur l'emploi, plusieurs pistes sont étudiées : ajustements de l'assurance chômage, encadrement des contrats courts, ou encore ouverture dominicale pour certaines professions comme les boulangeries.

D'après Radio France, François Bayrou pourrait soumettre plusieurs options aux parlementaires plutôt que trancher seul. Lors d'une intervention au Sénat, il a rappelé que l'adoption du budget relevait du Parlement. L'Élysée suivrait de près ces arbitrages.