Budget 2026 : un effort demandé à l'Etat, aux collectivités et aux contribuables

Budget 2026 : un effort demandé à l'Etat, aux collectivités et aux contribuables Entre coupes budgétaires, hausses ciblées d'impôts et réduction de certaines niches fiscales, le projet de loi de finances 2026 entend contenir les dépenses publiques tout en rééquilibrant la charge entre l'État, les collectivités et les contribuables.

Le gouvernement Lecornu présente un budget qui mêle rigueur et ajustements fiscaux. Objectif : limiter la hausse des dépenses à 29 milliards d'euros au lieu des 59 milliards attendus sans mesures de freinage, et ramener le déficit autour de 4,7 % du PIB.

Un budget de continuité marqué par des coupes ciblées

Le texte présenté mardi au Conseil des ministres s'appuie largement sur les travaux préparés par François Bayrou. La copie, reprise et adaptée par Sébastien Lecornu, reconduit les grandes lignes : ralentir la progression des dépenses tout en préservant certains domaines prioritaires.

Trois sphères sont concernées : l'État, les collectivités locales et la Sécurité sociale. Le gouvernement vise une modération de 30 milliards d'euros. Dans le détail, l'État et ses opérateurs doivent supporter 10 milliards d'économies, les collectivités 5,3 milliards, et le reste pèse sur la sphère sociale.

Des hausses de crédits sont toutefois prévues dans certains ministères, notamment la Défense (+6,7 milliards), la dette (+8 milliards) et la contribution au budget européen (+5,7 milliards). Pour compenser, d'autres portefeuilles sont appelés à faire des efforts, comme le Logement, les Solidarités ou l'Aide au développement.

Dans le secteur social, les économies attendues reposent sur le gel de certaines prestations, la hausse des franchises médicales ou encore le plafonnement des indemnités journalières. Les collectivités locales, quant à elles, feront face à une baisse des transferts de l'État et à la montée des charges, notamment avec l'augmentation des cotisations CNRACL.

Une trentaine de mesures fiscales pour équilibrer le tout

Le projet de budget introduit 29 mesures fiscales, dont plusieurs hausses d'impôts. Parmi elles, une nouvelle taxe visant les actifs non opérationnels des holdings patrimoniales. "C'est un mécanisme désormais assez usité, disons-le franchement, d'évitement et parfois de contournement de l'impôt", avait reconnu Amélie de Montchalin, citée dans Le Monde.

Autres mesures : une taxe sur les petits colis venus de pays hors UE, une fiscalisation élargie des produits à fumer, et le maintien temporaire de la contribution différentielle sur les hauts revenus. La taxe exceptionnelle sur les grandes entreprises serait également prolongée mais à un taux réduit.

Certaines niches fiscales sont dans le viseur, comme celle sur les frais de scolarité ou l'exonération des indemnités pour affection longue durée. Vingt-trois d'entre elles pourraient être supprimées ou réduites.

En parallèle, des allègements sont prévus. La cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) serait réduite d'un tiers. Le plafond des dons ouvrant droit à la réduction Coluche serait doublé, pour encourager la générosité envers les associations.