Cloud ou On-Premise : y a-t-il une voie idéale ?

Le contexte actuel appelle à une réévaluation des stratégies Cloud. Y a-t-il une approche idéale ?

Les DSI et RSSI sont souvent poussés à réduire les dépenses informatiques, et l'infrastructure cloud est de plus en plus remise en question du fait de l’augmentation de son coût. Pour 84% des entreprises, les dépenses liées à l’informatique cloud sont un défi majeur, et nombre d’organisations évaluent un retour à des architectures traditionnelles et on-premise, perçues comme moins onéreuses. Ce mouvement est identifié sous le nom de “cloud repatriation”.   

Par ailleurs, les préoccupations en matière de dépendance technologique renforcent la méfiance envers certains fournisseurs de services cloud – la récente panne d’AWS en ayant été un exemple parlant.

Y a-t-il une voie idéale ?

Les implications d'un retour à l’informatique traditionnelle

Un retour complet à un système on-premises peut être onéreux du fait de coûts cachés ou sous-évalués. Il faut compter l’investissement initial pour du nouveau matériel, pour l’infrastructure elle-même, pour des employés spécialisés, et des dépenses opérationnelles conséquentes. L’abandon des services cloud équivaut aussi à renoncer à la gestion des coûts d’exploitation et de maintenance effectuée par les fournisseurs cloud.

Le processus de migration en lui-même peut être coûteux. Les transferts de données, les frais de mise en conformité et les temps d’arrêt potentiels peuvent avoir un fort impact financier. En 2024, 75% des projets de rapatriement cloud n’ont pas permis de réaliser les économies souhaitées à cause d'un manque d'anticipation de leur complexité. En outre, un rapatriement engage les entreprises à dépenser sur le long terme, car elles seront dans l'obligation de maintenir, sécuriser et mettre à jour une infrastructure vieillissante.

La « cloud repatriation » et ses risques

Renoncer au cloud signifie souvent abandonner des services à haute disponibilité (permettant la fluidité et la fiabilité des opérations), pour prendre le risque de subir des pannes et des ralentissements qui auront, eux aussi, un coût. Il en est de même en matière de conformité et de sécurité, car les fournisseurs cloud contribuent à alléger des processus coûteux en ressources pour sécuriser et maintenir les certifications dont les entreprises ont besoin pour travailler dans des secteurs hautement réglementés.

Le principal inconvénient du rapatriement de l'infrastructure cloud est de se couper de l’élan d’innovation qui le caractérise. Du déploiement de modèles d'IA à l'intégration d'API tierces, de nombreux outils novateurs sont conçus pour le cloud et destinés à tirer parti de son évolutivité et de sa flexibilité. Après plus d'une décennie de fonctionnement dans des environnements natifs, le retour à des systèmes sur site peut freiner cet élan.

Trouver l’équilibre sans se compromettre

Pour une flexibilité et une efficacité maximales, une approche bimodale est à envisager, car elle permet aux équipes de répartir les charges de travail sur les environnements les plus adaptés. La tendance inverse de migration vers le cloud est encore très fréquente dans la messagerie, par exemple. La gestion des messageries en environnements complexes et la sécurisation des messageries cloud font d'ailleurs partie des excellences de la tech européenne. Plusieurs solutions offrent la disponibilité et la fiabilité nécessaires pour gérer des gros volumes de messages pendant les périodes de pointe, et proposent diverses certifications pour garantir la conformité des entreprises. 

Il est compréhensible que certaines entreprises nourrissent des craintes quant aux risques de transferts de données hors de l’UE en s’appuyant sur des fournisseurs de services cloud, car les plus connus sont étrangers. La panne mondiale causée par des problèmes de serveur chez AWS a clairement démontré les relations de forte dépendance de nombreux services numériques : si un fournisseur cloud centralisé tombe en panne, des chaînes d'activités entières s'arrêtent. Il convient de rappeler qu’il existe des prestataires 100% européens, indépendants, ayant leurs datacenters dans l’UE et certifiés ISO 27001.

Dans le contexte actuel, il est à la fois légitime et nécessaire pour les entreprises d'examiner de manière critique leurs stratégies cloud. À l'heure où les fournisseurs européens sont de plus en plus rachetés par des groupes américains, les dépendances s'accroissent, et le contrôle des informations sensibles ainsi que les normes juridiques sont mis en danger. Face à ces limites et aux pannes, il convient de mettre en œuvre de manière cohérente les changements nécessaires. L'objectif doit être une utilisation du cloud résiliente, souveraine et économique, avec moins de dépendances et plus de liberté de choix.