Florian Bouron (Mozzaik365) "Avec Mozzaik365, SharePoint et Teams deviennent de véritables digital workplaces"

Le CEO de la plateforme française revient sur son positionnement vis-à-vis de Microsoft et sa feuille de route pour 2024-2025.

JDN. Historiquement, qu'apportez-vous de plus au portail SharePoint de Microsoft sur lequel vous êtes basé ?

Florian Bouron est CEO de Mozzaik365. © Mozzaik365

Florian Bouron. Aujourd'hui, SharePoint se positionne comme une offre de portail généraliste qui ne verticalise pas les cas d'usage. Microsoft laisse à son écosystème une large marge de manœuvre pour le faire. C'est pour cette raison que Microsoft 365 est une plateforme ouverte. Avec Mozzaik365 qui se positionne comme une extension, SharePoint et Teams deviennent de véritables digital workplace. Mozzaik365 a pour vocation à la fois d'améliorer la communication interne, la collaboration et la gestion de la connaissance. SharePoint permet de bénéficier d'une base pour gérer les identifiants avec une expérience unifiée. Une expérience que nous venons enrichir avec une cinquantaine de fonctionnalités.

Justement, quelles sont les fonctionnalités clés que vous ajoutez à Sharepoint ?

Côté communication interne, nous gérons d'abord la création d'articles. Mais aussi leur push, que ce soit via des campagnes par mail, les canaux Teams ou encore le réseau social Viva Engage. Ensuite nous intégrons les réseaux sociaux LinkedIn, Facebook ou Instagram pour piloter l'employee advocacy. Tout l'enjeu est de ramener en interne le contenu lié à l'entreprise qui est publié sur ces réseaux. Enfin, nous travaillons beaucoup sur le design pour proposer une plateforme de communication engageante.

Côté collaboration, nous mettons en œuvre des fonctionnalités de trombinoscope, d'organigramme ou encore de recherche par compétences. Côté gestion des connaissances, notre brique principale s'articule autour d'un centre de recherche orienté documents mais aussi multimédia, avec à la clé du scopage et de l'affinage dynamique pour personnaliser les cas d'usage. A côté de cela, du templating et une usine à sites permettent de s'adapter aux structures à grande échelle.

Quid de Moda, votre digital workplace personnalisée ?

Moda apporte une brique supplémentaire dans Teams pour bénéficier d'un point d'entrée unique dans sa digital workplace et centraliser les informations essentielles. Elle donne accès aussi bien à l'intranet qu'aux outils métier. Elle permet à l'utilisateur de créer sa propre page d'accueil en agençant ses différents blocs applicatifs et de contenu comme il le souhaite, avec à la clé ses mails, ses flux d'informations, ses tâches...

Moda nous permet aussi de toucher les collaborateurs qui n'ont pas de licence Microsoft 365. Cette application est en effet accessible sur mobile en marque blanche. Ce qui permet plus globalement de cibler les salariés de terrain qui ne disposent pas de poste de travail.

Quelle est votre politique en matière d'IA générative ?

Au sein de Mozzaik365, l'IA générative se concrétise en premier lieu à travers le contribution center. Cette brique permet d'accompagner les contributeurs dans la création de contenu via une série de prompts successifs. Sur la base d'un thème, elle proposera plusieurs titres. Puis sur la base du titre choisit, elle viendra proposer une introduction, puis un plan possible, et ainsi de suite.

"Genius permet de personnaliser des bots en les spécialisant sur un domaine donné, par exemple la rédaction, les ventes, etc."

En parallèle, on a développé un studio d'IA à travers l'environnement Genius. Il permet de personnaliser des bots en les spécialisant sur un domaine donné, par exemple la rédaction, les ventes, etc. Pour ce faire, nous mettons en œuvre un mécanisme de Rag (pour retrieval augmented generation) pour les centrer sur des informations ciblées et précises, en phase avec le cas d'usage recherché. En plus de cela, on applique un dispositif de PAI (pour prepromptage adaptatif intelligent, ndlr) pour pré-paramétrer le bot en fonction de la problématique recherchée.

Qu'en est-il des cas d'usage de Genius ?

L'un des cas d'usage privilégié renvoie au consulting. Cela passera par la rédaction de propositions commerciales ou encore le matching de CV en fonction de besoins client. Mais on peut imaginer beaucoup d'autres exemples, de l'assistant RH jusqu'au support IT. En bout de course, le bot sera y compris capable de créer automatiquement des tâches dans une liste de choses à faire, voire générer une réunion dans un agenda par exemple.

Quels sont les profils d'entreprise que vous ciblez ?

Nous comptons 160 clients. Parmi eux figurent des grands groupes, par exemple Michelin, Bouygues ou encore Nexans, mais également beaucoup de société de moyenne taille de 500 à 1000 salariés. Nous privilégions quatre secteurs : le secteur public, le secteur du conseil, le domaine chimique et pharmaceutique, ainsi que l'énergie et les services collectifs.

Quelle est votre feuille de route en matière de R&D ?

L'un de nos principaux focus reste axé sur l'IA. Ce qui se traduit par un investissement massif autour de Genius et des cas d'usage en matière d'assistants personnalisés. Nous cherchons en parallèle à intégrer un nombre croissant d'outils tiers pour collecter un volume toujours plus grand de données dans l'optique de personnaliser de mieux en mieux les tâches actionnées par l'IA. Second point clé, nous souhaitons aussi améliorer notre environnement à destination des travailleurs de terrain.

Quel est votre volume d'activité ?

Nous ne communiquons pas sur notre chiffre d'affaires. En termes de croissance, nous avons multiplié par dix notre revenu en trois ans. Nous avons une croissance annuelle de 100%. Notre objectif à deux ans est d'atteindre 10 millions de revenu annuel récurrent. Nous comptons par ailleurs 45 collaborateurs, et avons un plan de 15 recrutements nets pour 2025.

Florian Bouron est le CEO de Mozzaik365. Précédemment, il a notamment occupé le poste d'analyste en private equity pour plusieurs acteurs de la gestion d'actifs : Naxicap Partners, BlackFin Capital Partners et Argos Wityu. Il a également été CFO de Sparted, un éditeur de plateforme de micro-learning à destination des travailleurs.