Yousign devient Youtrust et se positionne comme une plateforme complète de services de confiance

Yousign devient Youtrust et se positionne comme une plateforme complète de services de confiance En partant de la signature électronique, son métier historique, l'éditeur français couvre désormais toute la chaîne de confiance digitale, de la vérification des identités et des documents au cachet électronique qui garantit leur authenticité.

Douze ans après sa création, Yousign entre dans une nouvelle ère, celle de la confiance. Après s’être imposé comme un acteur de référence de la signature électronique, avec plus de 30 000 entreprises clientes en Europe, l’éditeur élargit son périmètre pour couvrir toute la chaîne de la confiance digitale. Au-delà de la signature électronique, désormais largement adoptée, sa plateforme intègre deux briques complémentaires : la vérification d’identités, de documents ou de comptes bancaires et le cachet électronique qui vient garantir l’authenticité, l’intégrité et la valeur légale des informations.

Ce nouveau positionnement s’accompagne d’un changement d’identité. Yousign deviendra Youtrust courant 2026, matérialisant cette notion de confiance. Pourquoi un tel tournant ? Pour Alban Sayag, CEO de Yousign, et donc bientôt de Youtrust, il s’agit d’accompagner les entreprises qui se sont fortement dématérialisées ces dernières années, surtout depuis la crise Covid. "En se digitalisant, elles s’exposent à de nouvelles vulnérabilités, explique-t-il. Trois risques majeurs ont émergé : la falsification de documents, avec les fausses factures ou les faux bulletins de salaire, l’usurpation d’identité numérique, rendue plus accessible avec l’IA et les deepfakes, et, enfin, la contestation de contrats ou d’accords signés de façon électronique."

Selon une étude Ipsos pour Yousign, publiée en 2025, un salarié européen sur cinq a déjà été confronté à un document falsifié et 16% des entreprises déclarent avoir subi des pertes financières liées à des falsifications. Au-delà de cet enjeu de sécurisation, les entreprises doivent se conformer à un cadre de régulation européen de plus en plus contraignant avec le règlement eIDAS 2.0 sur l'identité numérique et les services de confiance, le futur portefeuille d’identité numérique ou les différentes directives pour lutter contre le blanchiment d’argent (AML). "Nos clients n’ont pas à se soucier de cet enjeu de conformité, puisque nous intégrons systématiquement les nouvelles exigences réglementaires à notre plateforme", avance Nicolas Baron, CTO de Yousign.

Vérifier, signer, sceller

Avec cette approche tout-en-un, l’éditeur entend proposer des parcours métiers complets répondant à des spécificités sectoriels comme la souscription d’un contrat d’assurance ou de location/leasing, la signature et la validation d’un contrat de travail, d’un bail immobilier ou d’un acte notarié. Yousign compte aussi des plateformes agréées (PA) parmi ses références clients. Dans le cadre de la réforme de la facturation électronique, celles-ci devront s’assurer de l’existence légale de l’entreprise qui émet ou reçoit les factures, via un numéro SIREN ou un extrait Kbis, et vérifier l’identité du ou des représentants légaux.

En recourant à un seul prestataire pour couvrir toute la chaîne de traitement, le risque d’erreur à chaque étape s’en trouve réduit et l’expérience utilisateur optimisée en éliminant un certain nombre de points de friction. "L’utilisateur n’a pas besoin d’interrompre son parcours et d’ouvrir une nouvelle interface, il reste dans la même, précise Alban Sayag. De même, un document déjà contrôlé ne sera pas de nouveau exigé dans le processus." L’entreprise, de son côté, est assurée que les différentes étapes du parcours ont bien été validées et que les documents recueillis ne seront pas altérés avec le temps. En cas de contestation, elle dispose d’une preuve probante (la piste d’audit).

Dans ces différentes étapes, Yousign fait appel à l’intelligence artificielle, qu’il s’agisse de vérifier l’identité – scan d’une photo, vidéo sur un smartphone – ou d’extraire les informations pertinentes d’un document comme le nom, le prénom ou la date de naissance de l’utilisateur. Face aux concurrents américains DocuSign ou SignNow, l’éditeur joue la carte de la souveraineté en faisant appel à un écosystème de partenaires français ou européens, comme Mistral AI pour les technologies d’IA et OVHcloud pour l’hébergement cloud.

Cap sur l’international

Cette montée en gamme de son offre s’accompagne d’un élargissement de son marché. Aux côtés des PME, son cœur de cible historique, Yousign s’étend désormais aux ETI, séduites, selon Alban Sayag, par l’approche tout-en-un et la qualité de l’expérience utilisateur de la plateforme.

L’éditeur français, qui emploie 220 collaborateurs, engage également une nouvelle phase d’expansion. Déjà présent au Benelux, en Allemagne, en Italie, et plus récemment en Espagne et au Royaume-Uni, Yousign entend renforcer son emprise hors de France. L’objectif est de générer un tiers de son chiffre d’affaires à l’international d’ici 2028 contre 15% actuellement. De même, Yousign ambitionne, à la même échéance, de réaliser un tiers de ses revenus avec les nouveaux services de sa plateforme de confiance digitale, hors signature électronique.