Le DevOps séduit 44% des entreprises françaises
Les entreprises françaises sont 52% à évoquer la transformation digitale comme principale raison d'adopter le DevOps. Dixit une récente étude d'IDC.
L'avènement de l'entreprise numérique implique de revoir profondément les modes de création d'application. Il n'est plus possible de patienter 6 mois avant de livrer les développements. Les systèmes d'information doivent s'aligner sur la sortie des produits et services, et plus l'inverse ! Une app mobile devra être immédiatement revue après la sortie d'une nouvelle version d'Android ou iOS, et tirer parti des dernières innovations des terminaux. Le marketing ne peut plus attendre. Et ce alors même que les projets se complexifient, notamment du fait des historiques informatiques et de l'importance croissante de composer avec des API tierces. Le tout dans un contexte économique contraint pesant sur les budgets.
En rapprochant les équipes de développement, de recette et de production, le DevOps répond précisément à ce défi du digital. Les entreprises en ont désormais bien conscience. Selon une étude réalisée au deuxième semestre 2015 par IDC pour le compte d'Automic (un éditeur d'applications d'automatisation), la transformation numérique représente la principale raison de mise en place d'une telle démarche pour la majorité des entreprises françaises (52%). Face à ce constat, les 200 organisations interrogées par le cabinet sont 44% à avoir lancé une initiative DevOps, ou à projeter de le faire.
Vers un marché de 2,3 milliards de dollars en 2015
D'après le Gartner, 25% des 2000 plus grands groupes mondiaux s'orientent massivement vers la démarche DevOps. De 1,9 milliards de dollars en 2014, le cabinet estime que le marché des technologies de DevOps pourrait atteindre 2,3 milliards de dollars en 2015. "Les pratiques de DevOps s'appuient souvent sur des outils existants, d'ailleurs déjà en production dans beaucoup d'entreprises, touchant au déploiement et l'amélioration continue, la gestion programmatique d'infrastructure...", précise le Gartner qui qualifie ces technologies de "prêtes au DevOps".
Selon une étude réalisée par Capgemini mi-2015, 59% des entreprises intègrent désormais les principes du DevOps à au moins la moitié de leurs projets de développement logiciel. L'enquête en question a été réalisée auprès de 1 560 professionnels de l'informatique dans 32 pays. "En France, 53% des entreprises qui ont engagé une démarche DevOps l'ont généralisée à tous leurs développements", note IDC.
Les obstacles à surmonter pour mettre en place le DevOps
La mise en place du DevOps fait face à des obstacles à la fois culturels et organisationnels. Des obstacles culturels d'une part car les départements de développement et de production ont historiquement l'habitude de travailler de manière cloisonnée, avec des objectifs différents. Des obstacles organisationnels d'autre part du fait de processus IT existants qui répondent précisément à ce mode ancestral de structuration du travail en silos. Les bonnes pratiques utilisées jusqu'ici, ITIL par exemple, segmentent les processus de la DSI pour mieux les superviser, mais rendent la collaboration transverse moins efficace. Résultat : au fil des années, l'incompréhension s'est installée entre les deux camps.
Les bonnes pratiques de mise en œuvre du DevOps
Redéfinir les objectifs des équipes. Dans la mise en place d'une organisation informatique plus intégrée, l'une des toutes premières étapes peut être de définir des objectifs et indicateurs de résultats communs aux équipes de développement et de production. C'est par exemple ce qui a été réalisé par la DSI et la direction technique d'Orange France, avant de passer à une nouvelle étape et d'envisager de tester une structuration en mode projet (lire l'interview de Laurent Benatar, DSI et directeur technique d'Orange France).
D'après IDC, "71% des entreprises françaises ayant mis en place un projet DevOps reconnaissent son impact sur la collaboration avec les équipes IT opérationnelles". Dans son étude pour le compte d'Automic, le cabinet indique aussi que "70% des indicateurs partagés dans le cadre d'une démarche de DevOps le sont aujourd'hui avec la ou les directions métiers impliquées dans le projet".
Accompagner le changement. Sur le plan de la DSI, l'un des enjeux clés du DevOps réside dans l'accompagnement du changement des équipes. Il est important notamment de connaitre précisément les savoir-faire et la maturité de ses informaticiens. Sur ce point, deux compétences centrales dans un projet DevOps se détachent : la connaissance des métiers, et surtout la maitrise des priorités / stratégies / indicateurs business. Le DevOps renvoie en effet à une organisation qui a pour but avant tout d'aligner l'informatique sur les besoins du marketing.
Partir d'une success story. Comme souvent en matière de transformation informatique, mieux vaut commencer par appliquer le DevOps à un périmètre précis. L'idée étant de commencer petit (avec une équipe qui a l'habitude du changement et de la collaboration), pour ensuite étendre la démarche.
Mettre en place un outillage informatique structurant. Dans ce nouvel écosystème, l'outillage joue un rôle clé en favorisant notamment le partage d'indicateurs et la mis en place de processus transversalisés. Ce qui peuvent apporter par exemple les solutions de gestion du cycle de vie des applications, de management d'API, mais aussi les outils de test et de déploiement continu.
En vue de créer des ponts entre les différents services IT, les analystes du Gartner comme d'IDC insistent sur l'importance des processus de collaboration. "La collaboration est considérée comme d'autant plus importante que les entreprises tendent à faire évoluer leur modèle de Delivery, notamment via les méthodes agiles, pour permettre des changements de plus en plus rapides, à une fréquence de plus en plus élevée", commente IDC. Dans son étude pour le compte d'Automic, le cabinet estime par ailleurs que la moitié des entreprises françaises engagées dans une démarche de DevOps ont déployé des solutions d'automatisation.