Go Sport transpire pour rattraper son retard dans l'omnicanal

Go Sport transpire pour rattraper son retard dans l'omnicanal Pour sa rentrée, Go Sport déploie la prise de rendez-vous en ligne avec un personal shopper en magasin. Une brique de plus dans sa stratégie digitale entamée, tardivement, en 2016.

Petit à petit, Go Sport accélère sa digitalisation. Le distributeur spécialisé dans les articles sportifs part de loin. "Fin 2018, nous visons 5% de chiffre d'affaires réalisé sur Internet. En 2016, cette part représentait moins de 1%", met en perspective Yannick Léouffre, directeur marketing et e-commerce de Go Sport. Pour rattraper son retard dans la course à l'omnicanalité, le groupe Go Sport, qui détient aussi Courir, Bike+, Go Sport montagne et Endurance Shop depuis mai 2018, a investi plus d'un million d'euros en 2017 dans le digital. Des investissements qui bénéficient aux 210 magasins Go Sport.

Dernière nouveauté en date, l'enseigne Go Sport lancera en octobre un service en ligne de prise de rendez-vous avec un vendeur dans ses magasins (personnal shopper). "Les clients attendent aujourd'hui un service qui va au-delà de la recherche d'équipement ou de tenue. Ils veulent vivre une véritable expérience shopping, et avoir la possibilité d'échanger avec des coach experts", analyse Yannick Léouffre. Alors qu'une visite sur deux sur Go-sport.fr vise à préparer un achat en boutique, l'objectif du dispositif est d'accompagner… et donc de booster les ventes. Ce système fonctionnera via un agenda en ligne où des créneaux seront proposés. Grâce à une tablette et aux data, le vendeur connaîtra les préférences, la pratique sportive et l'historique de navigation du sportif et pourra le conseiller au plus près de ses besoins. Ce service de réservation sera d'abord déployé dans 10 magasins pilotes*, puis généralisé progressivement d'ici fin 2019.

La place de marché de Go Sport référençait en août plus d'un million d'offres

Cette nouvelle brique s'inscrit dans une stratégie digitale plus globale. "Depuis 2016, nous mettons en place des dispositifs simples et efficaces pour mieux comprendre les usages de nos clients et répondre à leurs demandes", affirme Yannick Léouffre. Go Sport travaille avec une vingtaine d'influenceurs, via du placement produit, des jeux concours ou des programmes de coaching, notamment avec Tibo InShape. En 2017, l'enseigne a déployé le retrait en magasin (click & collect), qui est désormais l'option choisie pour 40 % des cyberachats. Elle accepte de nouveaux moyens de paiement, comme Apple Pay. En 2017, elle a aussi déployé un nouveau site et une place de marché qui référençait en août plus d'un million d'offres avec près de 250 marchands partenaires. Dès 2016, les magasins ont accueilli les premières e-réservations et bornes d'achats en ligne. Le mobile pèse désormais 30% des achats en ligne.

"L'enjeu n'est pas de mettre le client au sport, mais qu'il s'y tienne"

"Nous souhaitons encore accentuer cette démarche, de façon à devenir le distributeur omnicanal de référence dans le domaine du sport", ambitionne Yannick Léouffre. Le chemin est encore long pour l'un des challengers du leader Décathlon. Fin 2018, l'enseigne, qui compte 5 millions de clients encartés, lancera un nouveau programme de fidélité très connecté qui récompensera la pratique sportive… Concrètement, cela passera par une connexion avec des applications de suivi des sportifs, comme Runtastic. "L'enjeu n'est pas de mettre le client au sport, mais qu'il s'y tienne", conclut Yannick Léouffre. Courant 2019, l'enseigne prépare par ailleurs la livraison depuis les magasins (ship from store). Le groupe Go Sport a réalisé un milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2017. Il revient de loin : en 2014, il amorçait un plan de redressement et sortait de bourse avec un CA stagnant à 642 millions d'euros.

*La Défense, Les Halles, République, Dausmenil, Porte de Saint Cloud, Boulogne Billancourt, Montélimar, Cannes , Orgeval et Belle Epine.