Alkemics lève 21 millions d'euros pour propager sa solution retail en Europe

Alkemics lève 21 millions d'euros pour propager sa solution retail en Europe Le spécialiste de la mise en relation entre fournisseurs et distributeurs souhaite ouvrir des bureaux commerciaux en Europe et développer son offre sur les secteurs du bricolage, textile et jouet après l'alimentaire.

La plateforme sécurisée de commerce entre fournisseurs et distributeurs Alkemics lève 21 millions d'euros auprès de Cathay Capital, Index Ventures, Seb Alliance et Serena Capital qui renouvellent leur confiance et du fonds Highland Europe qui fait son entrée au capital. Créée en 2012 par Antoine Durieux, Alkemics intervient dans la relation entre la grande distribution et les fournisseurs. Son objectif ? Rendre le processus de la mise d'un produit sur le marché plus fluide grâce au digital. "Mettre un produit sur le marché relève d'un véritable parcours du combattant", souligne Antoine Durieux. "Il faut rencontrer les équipes du distributeur, passer des audits de qualité, échanger avec le service achats puis le service finance pour évoquer la dimension commerciale et enfin discuter avec la logistique pour coordonner le lieu où le produit doit être envoyé…"

Surtout, les consommateurs ont changé. Ces derniers sollicitent davantage le bio et le local, mobilisant ainsi plus de fournisseurs et donc de produits. Par ailleurs, le retail subit une énorme pression au niveau des prix rappelle le CEO d'Alkemics, avec le succès d'enseignes telles qu'Action, Lidl et Aldi. Dans ce contexte, la plateforme pensée par Alkemics permet aux producteurs de toutes tailles de présenter leur catalogue produits. Les distributeurs peuvent se connecter, entamer une discussion commerciale et se concentrer sur la mise en distribution. "Notre interface est entièrement collaborative et à la fois utilisable par les équipes marketing, supply, et e-commerce", complète Antoine Durieux. La plateforme compte actuellement 17 000 marques à l'image de Nestlé, premier client mondial d'Alkemics en 2018, et comptabilise 7,5 millions d'échanges concluants, souvent initiés par le distributeur. 

Elargir ses horizons

Après une première levée de fonds de 5 millions d'euros en 2015, suivi d'un deuxième tour de table de 20 millions d'euros en 2016, Alkemics enregistre une croissance moyenne  de son chiffre d'affaires de 100 % chaque année depuis cinq ans. Avec cette levée de fonds de 21 millions d'euros, la plateforme, qui emploie une centaine de personnes, entend accélérer la dynamique et étendre son offre fonctionnelle sur le continent européen. "Nous sommes déjà présents en France et en Angleterre mais nous souhaitons implanter notre solution en Allemagne, en Autriche, au Benelux et en Suisse. Pour cela, nous prévoyons de recruter et d'ouvrir des bureaux commerciaux dans ces pays", annonce le fondateur. 

"Cette année, nous voulons développer les secteurs bricolage, textile et jouet"

Afin de rendre le commerce BtoB toujours plus rapide et interactif, Alkemics ambitionne de devenir "une plateforme de distribution BtoB" selon les mots d'Antoine Durieux, au-delà d'une plateforme de discussion. Dans les faits, l'entreprise basée à Paris, envisage de grossir ses rangs pour atteindre les 200 salariés d'ici le courant de l'année 2021. Mais l'Europe n'est pas le seul chantier d'Alkemics. La structure, qui s'est initialement illustrée dans le secteur de l'alimentaire, s'est tournée vers la santé, les cosmétiques et le voyage en 2019. "Cette année, nous voulons développer les secteurs bricolage, textile et jouet. Nous lançons les secteurs au fur et à mesure selon une stratégie concentrique", précise Antoine Durieux. 

Chez Alkemics, la crise du coronavirus s'est traduite par une explosion de l'usage de la plateforme. "La croissance financière est une chose mais la croissance de l'usage de notre solution est encore plus révélatrice, assure le fondateur. Certaines métriques ont été multipliées par 3 sur la période. Notre trend d'usage est encore plus rapide que la progression de notre chiffre d'affaires." Il faut dire que dans l'industrie de la distribution, le Covid-19 n'a fait qu'amplifier des tendances déjà ancrées dans l'écosystème et sur lesquelles Alkemics s'est appuyée. La préférence locale, la tendance bio ou encore l'essor du drive et du e-commerce, sans oublier la multiplication des pure players qui ont favorisé la création de nouveaux canaux de distribution. D'après Antoine Durieux, les opérations des distributeurs ont été chahutées par la crise. Ces derniers vont avoir besoin d'outils numériques dans leurs entrepôts et en magasin. Autant de tendances favorables à notre activité.