Toujours en convalescence, l'e-commerce français reste en légère progression

Toujours en convalescence, l'e-commerce français reste en légère progression Le chiffre d'affaires du e-commerce français croît de 5,3% au 2e trimestre 2020 contre 12,1% au 2e trimestre 2019, selon la Fevad. Mais la croissance globale est contrastée selon la nature des achats.

Les conséquences de la crise sanitaire sur l'e-commerce français continuent de se faire ressentir. Selon l'étude publiée par la Fevad ce 15 septembre avec le concours des sites marchands leaders dans leur secteur et de 9 plateformes sécurisées de paiement, les ventes sur Internet ont progressé d'un peu plus de 5% au 2e trimestre 2020. Une croissance en baisse de 7 points par rapport à celle observée l'année dernière à la même période. 

Il faut dire que le début du deuxième trimestre 2020 a été inédit : au mois d'avril, au plus fort de la crise sanitaire, le e-commerce n'a progressé que de 0,8% par rapport à avril 2019. En cause, l'arrêt des ventes de nombreux services et particulièrement des voyages. Cette chute des services en ligne a toutefois été compensée par une forte reprise des ventes de produits sur Internet dès la mi-avril, et les deux mois suivants. Finalement, la croissance globale pour les produits et services a atteint 7,4% (mai-juin). 

D'une manière générale, la répartition des ventes entre produits et services profite à la vente de produits, qui représente 57% du chiffre d'affaires global, contre 44% en moyenne sur 2019. L'évolution du mix-produit sur Internet entraîne par ailleurs une nouvelle hausse du panier moyen, lequel repasse la barre des 60€ (63,6 €), soit une hausse de 6,8% par rapport au 2e trimestre 2019. Au cours du second trimestre, les sites de vente sur Internet, tous produits et services confondus, ont enregistré 408 millions de transactions en ligne, pour un chiffre d'affaires de 25,9 milliards d'euros.

Des ventes Internet records pour les enseignes physiques

D'après l'Observatoire des sages Internet de Médiamétrie, 41 millions d'internautes ont effectué des achats en ligne au cours du 2e trimestre 2020. C'est près de 1 million de cyberacheteurs supplémentaires par rapport au 2e trimestre 2019.  Pour les acheteurs en ligne, les sites e-commerce ayant également des magasins physiques présentent de nombreux avantages par rapport aux autres sites. La complémentarité des deux canaux, digital et physique, séduit les cyberacheteurs. Ce sont les achats en ligne auprès des enseignes magasins qui ont le plus accéléré ce trimestre avec une progression de +83%, d'après la Fevad. Selon Médiamétrie, 46,4% des cyberacheteurs mettent en avant la possibilité de se rendre en magasin pour voir un produit avant un achat en ligne, faire appel au SAV ou aux conseils d'un vendeur (41,3%) ou même finaliser un achat en magasin après l'avoir préparé en ligne (48,4%). Résultat, 56,4% des cyberacheteurs achètent sur des sites d'enseignes spécialisées ayant également des magasins physiques. 

La mode, un secteur qui résiste 

Loin d'être épargné par la crise sanitaire, à fin juillet 2020, le secteur habillement et textile ont enregistré un recul de 20% par rapport à janvier-juillet 2019 d'après les données de l'Institut français de la mode. Le recul du marché au cours de l'année 2020 devrait dépasser celui observé au cours de la période 2007-2019 (-17%). Toutefois, la crise du Covid-19 et la période de confinement a fortement stimulé les achats en ligne des consommateurs, en avril et en mai. Pour les sept premiers mois de l'année, les ventes en ligne d'articles d'habillement et textile ont ainsi connu une croissance de 11%.

Malgré la réouverture des boutiques de mode le 11 mai dernier, 17% des Français ont acheté exclusivement des articles en ligne entre mai et juin 2020 (contre 3% sur l'année à fin février 2020). Par ailleurs, la moitié des nouveaux clients semble avoir été séduits par ce nouvel usage. 46% d'entre eux déclaraient avoir l'intention de refaire des achats de mode sur Internet dans les 12 prochains mois, soit un potentiel de 1,2 million de nouveaux acheteurs réguliers. Si l'hypothèse pourrait paraître haute de prime abord, elle semble au final des plus réalistes, sachant que 57% de ces nouveaux clients ont déjà fait des achats de mode sur Internet ces deux derniers mois.