Jean-Michel Moulié et Philippe Chouvou (WDM - Directinet) "Grâce à Directinet, WDM devient un leader du marketing direct online"

Directinet vient d'être vendu au suédois WDM. Jean-Michel Moulié, président de WDM France, et Philippe Chouvou, DG de Directinet reviennent sur ce rachat

JDN. Pourquoi un groupe comme Bisnode a-t-il choisi de racheter Directinet ? 

Jean-Michel Moulié : Le groupe Bisnode, auquel appartient WDM, est présent dans 18 pays sur différents secteurs d'activité, comme l'analyse du risque financier, le CRM et l'information produit. En France, via WDM, Bisnode s'est spécialisé dans l'hébergement de bases de données marketing et transactionnelles, le traitement et la location d'adresses et le datamining, essentiellement en offline. Le cœur d'activité de Directinet aujourd'hui, c'est l'e-CRM. L'acquisition de Directinet nous permet donc de mettre la main sur une compétence Web et une technologie. Grâce à cette acquisition, WDM devient le leader du marketing direct on et offline en France, avec un chiffre d'affaires d'environ 35 millions d'euros.

Quelles synergies existent entre WDM et Directinet ? La marque Directinet va-t-elle disparaître ? 

Jean-Michel Moulié : Notre but pour l'instant est de combiner les expertises, pas de faire disparaître une marque. Il n'est cependant pas exclu que nous rapprochions un jour les équipes. Mais pour l'instant, Directinet reste une entité distincte. Nous sommes davantage complémentaires que concurrents. La location d'adresses ne représente par exemple que 4 à 5 % de l'activité de WDM, alors qu'elle représente 30 % de celle de Directinet. L'expérience de Directinet sera par ailleurs profitable à l'ensemble des activités européennes de Bisnode. 

Philippe Chouvou : Nous avons déjà plusieurs clients en commun sur des problématiques différentes, notamment parmi les opérateurs télécoms, les constructeurs automobile ou parmi des acteurs du retail. L'arrivée de Directinet au sein de WDM permettra d'offrir un seul contact à ces clients plutôt que plusieurs. Aujourd'hui, les entreprises recherchent des solutions globales et multicanal, pas seulement une problématique e-mail. L'expertise de Directinet permettra donc de servir les clients de WDM et inversement.  

Dans une situation économique délicate, IPT vous a revendu Directinet trois fois moins cher qu'il ne l'avait acheté en 2006. Avez-vous "sauvé" Directinet d'une disparition pure et simple ?

Jean-Michel Moulié : Je n'ai pas la prétention de dire que nous avons sauvé Directinet, même s'il n'est pas exclu que les difficultés d'IPT auraient pu conduire à la disparition de l'entreprise. Ces difficultés ont aussi rendu le prix d'acquisition de Directinet intéressant. Nous n'aurions pas, par exemple, essayé de racheter un 1000mercis, dont le prix est trop élevé pour nous.

Philippe Chouvou : Il est vrai Directinet se sentait un peu seul chez IPT depuis la cession de NP6 (revendu à ses fondateurs au printemps, ndlr.) et avait envie de se développer au sein d'un autre groupe. Après avoir revendu sa seule filiale britannique, IPT, qui est coté à la bourse de Londres, s'est retrouvé avec deux entreprises françaises, mais sans avoir de légitimité sur le marché hexagonal. Nous croyons aujourd'hui à notre capacité à grandir au sein de WDM.