C ou V, quelle initiale portera votre Relationship Management ?
Je suis née en 1968, une information je l’avoue, qui n’a que de peu d’importance pour vous. Si ce n’est qu’elle conditionne ma vision de notre évolution, ma lecture de notre environnement et mon approche du RM.
D’Isaac Asimov au web 4.0
J’appartiens à cette génération
pour qui l’an 2000, au quotidien, était à l’image de la science-fiction de nos
parents : les voitures voleraient, la lune serait à portée de main pour
tout un chacun et la nourriture serait lyophilisée. Sur ma table de chevet trônait
Asimov, visionnaire, futuriste, et
néanmoins tellement humain voire humanitaire : la technologie au service
de l’humanité…
L’appréhension du bug de l’an
2000 une fois passée, la technologie maitrisée et les process sécurisés, le 1er
janvier 2000 ressemble trait pour trait au 31 décembre 1999.
L’an 2000 n’a donc pas répondu à nos rêves d’enfant ? La vision
d’Asimov était-elle si erronée que cela ? Pas tellement, finalement…
l’avènement des premiers browsers grand publics et la multiplication des sites
internet ouvrent bien la porte d’une nouvelle ère : celle du CRM… le
Customer Relationship Management ou comment la marque va appréhender et
apprendre à connaître ses consommateurs à travers ce type de management.

14 ans plus tard, nous avons traversé le web 1.0, 2.0 et 3.0. Nos actions marketing, d’abord centrées produit, se sont ancrées sur le client puis sur la valeur.
Cependant, récemment, une évolution s’est faite en parallèle. C’est l’émergence du web 4.0. Ce que Joël de Rosnay, conseiller de la présidente d’Universcience, qualifie comme synonyme du « cloud computing » ou informatique en nuages.
Et là de nous référer à Wikipédia qui définit le cloud computing comme ‘(…) la mise en communication des différentes technologies tels que l’internet mobile, les environnements intelligents au service de l’être humain. Ce dernier est considéré comme l’acteur central dans tout ce maillage ou réseaux de communication.’
L’être humain est l’acteur central, celui qui décide
C’est ce que j’appelle le
marketing 4.1, 1 pour individu. Cet
individu, celui qui décide, c’est vous et moi sous toutes nos facettes. Moi,
par exemple, de chef d’entreprise, de femme, de consommatrice, de donatrice,
d’abonnée multi-marques et multi-secteurs. Mon besoin est de gagner du temps,
de l’efficacité, de la qualité.
La rupture du marketing est donc
enfin là. C’est l’ère du consommateur. Celle qui au C de CRM oppose le V de VRM, pour Vendor Relationship Management*.
Peut-être un V de victoire pour le consommateur qui va reprendre le pouvoir. Car
on peut raconter toujours la même histoire : ‘nous, sociétés de marketing,
sommes là pour aider les marques à véhiculer le bon message, à la bonne
personne, au bon moment et de la bonne manière’. Or, sincèrement, c’est du
marketing cette phrase. Car, au final, seul le consommateur ou la consommatrice
sait ce qu’il veut. Et comme, nous le savons parce que nous sommes tous des consommateurs,
parfois nous faisons le contraire de ce
que nous voulions faire, nous achetons autre chose que ce que nous avions
prévu. Nous achetons par nécessité, mais aussi par plaisir, par envie. Bref,
l’achat est définitivement une pulsion, même pour une maison. Faisant fi des
algorithmes prédictifs ou des analyses des historiques de navigation, l’intention d’achat est et restera le
puissant secret du consommateur… Et ce n’est pas Doc Searls** qui nous dira le
contraire.
L’avenir de l’histoire entre la
marque et son consommateur dépend alors de la capacité de celle-ci à comprendre
qu’un consommateur achète de l’eau, des vivres, des vêtements, des livres, des
bijoux. Finalement, l’univers du consommateur est l’univers de sa vie.
Aussi, pour vivre correctement le
marketing 4.1, la marque doit enfin appréhender le consommateur en 4D et
surtout accepter de lui rendre définitivement le pouvoir.
Alors non, notre alimentation
n’est pas lyophilisée, mais je crois qu’aucun de nous ne le déplore.
Non, les voitures ne volent pas
mais les bijoux de technologie et de R&D, eux, s’autonomisent, deviennent
électriques et, pour certains, en libre accès quand nous le souhaitons. Mais
grâce à l’information et l’engagement de certains elle devient plus équitable,
respectueuse de l’environnement et nous redécouvrons, si nous le choisissons, le goût. Non, la lune n’est pas devenue
une destination de voyage commune mais le monde dans tous ses recoins est à
portée de click. Quand, où et si nous le
voulons.
L’an 2000 n’est pas vraiment
comme je l’imaginais enfant. Mais le 3éme
millénaire porte promesses, progrès et créativité avec l’enjeu majeur de garder
l’individu au cœur cette nouvelle réalité. Ainsi, mon âme d’enfant au service
de mes années d’expérience se réjouit alors de pouvoir porter ce nouveau
paradigme.
2015 sera VRM et ClevernessData si vous êtes prêt…
*Berkman Center for Internet and Society – Project VRM
**Intention Economy, When Customers take Charge, Doc Searls, Harvard Business Review Press