Quels systèmes de paiement pour demain ?

Alors que les institutions financières revoient leur infrastructure de paiements, il y a fort à parier que la plupart d’entre elles choisiront de commencer par faire évoluer les systèmes existants, si ce n’est déjà fait. Mais quel devrait être leur objectif ?

Le système de paiement de demain est diamétralement opposé aux systèmes actuels, qui sont cloisonnés, non conformes, rigides et fermés. Alors que les processus et architectures existants peuvent freiner les initiatives et restreindre la capacité de réaction d'un établissement financier, les systèmes et architectures avancés favorisent la mise en oeuvre de stratégies visant à accroître les revenus et à réduire les coûts.

 

La solution réside dans des plates-formes de paiement (hubs) qui reposent sur de nouvelles solutions logicielles axées sur les services. Ces technologies ont évolué au point de permettre le déploiement de plates-formes de paiement unifiées et centralisées. Chacun s'accorde à penser que le système de paiement de demain s'articule autour d'une ou plusieurs plates-formes, utilisant des technologies de pointe et des formats ouverts - une plate-forme centrale qui abolit les frontières internes et verticales et favorise l'intégration. Plutôt que de disposer de différentes plates-formes pour les différents circuits, types de paiement ou unités opérationnelles, les plates-formes de paiement modernes peuvent fournir un service de traitement centralisé à l'ensemble des circuits et types de paiement.

 

Certaines banques essaieront peut-être de regrouper l'intégralité des systèmes dans une plate-forme unique, mais il est plus probable, du moins à moyen terme, que la première étape consistera à regrouper des dizaines de systèmes dans quelques plates-formes, par exemple une par département. La plate-forme traite les données d'entrée puis les réachemine de manière intelligente vers les applications concernées en aval, comme les réseaux de compensation de chèques, les réseaux ACH ou les systèmes DDA. Elle permet par ailleurs d'alimenter automatiquement toutes les fonctions dont la gestion est centralisée, comme la gestion du risque, le règlement, le rapprochement et le service client, ainsi que les fonctions à valeur ajoutée comme l'analyse de données et l'amélioration des produits. Les plates-formes peuvent ainsi intégrer tous les types de paiement dans un ou plusieurs sous-ensembles. Elles peuvent également centraliser les processus métier - service client, prévention des fraudes ou encore gestion du risque - au sein d'unités uniques, utilisées par l'ensemble de l'entreprise.

 

Les plates-formes de paiement peuvent revêtir différentes formes mais elles ont toutes une caractéristique commune : la souplesse, c'est-à-dire le mélange essentiel de rapidité et d'efficacité qui permet aux institutions financières de satisfaire à leurs impératifs stratégiques sans avoir besoin de procéder à des arbitrages.

 

Pour atteindre l'objectif de flexibilité requise, toutes les formes de paiement doivent être intégrées dans un système de paiement homogène qui gèrera chaque étape du processus. Cependant, la souplesse n'est pas l'apanage de la seule plate-forme sous-jacente. La souplesse d'une institution financière dépend de l'attention accordée aux clients, quel que soit le circuit, le type de paiement, le système ou l'activité concerné. Toute action d'un établissement financier en matière de paiement - circuits, traitement, développement de produit, commercialisation, marketing et infrastructure - doit être guidée par les besoins du client. Cela implique souvent une évolution significative des mentalités et du fonctionnement opérationnel de l'entreprise de manière à accompagner les nouvelles capacités et la nouvelle flexibilité de la plate-forme informatique.

 

Les plates-formes de paiement permettent aux institutions financières de mettre à niveau ou de remplacer une fonctionnalité service par service. Elles permettent de rentabiliser l'investissement en diminuant le coût total de la propriété du système et en facilitant le lancement de nouveaux services. Elles peuvent notamment réduire de manière significative les coûts de mise en oeuvre et d'exploitation des processus et des outils de gestion informatiques, dans la mesure où les frais de personnel sont nettement moins élevés. Les institutions financières peuvent alors se concentrer sur le développement de leur activité.