Jeux Olympiques : la ville de Rio est-elle prête pour une victoire mobile ?

Les Jeux Olympiques suscitent un vif intérêt dans le monde entier. Lors des Jeux Olympiques de Londres 2012 par exemple, 1,1 milliard de pages web ont été vues par 38,7 millions d’utilisateurs uniques et ce uniquement sur des appareils mobiles. De toute évidence, il faut s’attendre à ce que des gens du monde entier suivent les Jeux, où qu’ils se trouvent.

Le Brésil a massivement investi dans la construction de nouvelles infrastructures pour véhiculer et héberger les quelques 500 000 spectateurs internationaux qui devraient envahir Rio de Janeiro. Cependant, les organisateurs devraient aussi se demander si l’infrastructure réseau est suffisamment solide pour gérer les millions de personnes qui suivront les Jeux Olympiques de Rio 2016 sur des appareils mobiles dans le monde entier.


Evénement mondial par nature, il est indispensable d’offrir une couverture médiatique sur différents fuseaux horaires à cette compétition. Les consommateurs utilisent de plus en plus leurs appareils mobiles pour communiquer avec leurs amis et leur famille, travailler, suivre l’actualité et se divertir ; ce phénomène est tout particulièrement vrai dans les grands pays comme l’Inde et l’Indonésie qui utilisent le plus les appareils mobiles.

L’adoption mondiale de périphériques mobiles constitue une grande avancée, mais les problèmes de connectivité doivent encore être résolus. Compte tenu de l’utilisation croissante des appareils mobiles et de la tendance à utiliser deux types d’écran, le trafic de données mobiles devrait atteindre un niveau sans précédent à l’occasion des Jeux Olympiques de Rio 2016, dépassant même de 50 % celui des Jeux Olympiques d’été de Londres 2012.


Problématique


Face à ces millions de spectateurs, le Brésil va devoir assurer le bon fonctionnement des réseaux et veiller à ce que le streaming soit rapide et fiable. Outre le reste du monde, l’infrastructure du réseau mobile va jouer un rôle clé dans l’expérience inoubliable offerte aux spectateurs. De WhatsApp à Snapchat, en passant par Twitter et Facebook, les spectateurs des Jeux voudront partager leurs souvenirs avec leurs amis et leur famille. Sachant que 7,5 millions de billets devraient être vendus, la demande de bande passante prévoit d’être énorme sur les sites dédiés au sport. La ville de Rio de Janeiro devra fournir des réseaux Wi-Fi gratuits dans chaque stade et sur plus de 37 sites pour assurer une transmission des données et une expérience utilisateur transparentes.


Et le défi est de taille pour le Brésil : la fiabilité des réseaux est chose rare dans le pays. Aucun de ses quatre grands opérateurs (Claro, Vivo, TIM, Oi) n’a été en mesure d’assurer une connexion 4G plus de 50 % du temps selon une étude réalisée par OpenSignal. À titre de comparaison, une connexion 4G est disponible 95 % du temps en Corée du Sud, 74 % du temps aux États-Unis et 64 % du temps au Mexique.


Par ailleurs, les perspectives d’investissement dans l’industrie mobile brésilienne au cours des prochaines années ne sont pas réjouissantes car les opérateurs utilisent les ressources pour le déploiement de la 4G.


Héritage


Les sites de sport étant répartis dans la ville, les Jeux Olympiques de Rio 2016 se dérouleront sur une zone étendue. Les opérateurs devront donc déployer des solutions permettant d’équilibrer la forte demande d’un grand nombre d’utilisateurs sur des sites qui seront peut-être très peu fréquentés par la suite. Cela dit, c’est également une opportunité pour le Brésil : les réseaux de fibre optique et les solutions d’optimisation de la charge seront peut-être sous-exploités à court terme mais la demande devrait fortement augmenter au cours des prochaines années au Brésil. Nous donnons souvent une connotation négative à l’infrastructure existante mais, dans le cas de Rio de Janeiro, elle devrait lui permettre de mieux servir sa population et de soutenir son économie future.


Finalement, les Jeux Olympiques de Rio 2016 constituent un bon test pour d’autres nations qui sont susceptibles de rencontrer des problèmes similaires dans l’organisation d’événements sportifs mondiaux nécessitant un réseau et une infrastructure extrêmement performants. De nombreux réseaux mobiles à travers le monde étant déjà mis à rude épreuve et l’Internet des objets concernant de plus en plus les consommateurs et les entreprises, les acteurs du marché de la mobilité et des technologies et les gouvernements locaux devront travailler ensemble pour pérenniser nos communications. Un tel résultat serait une victoire mondiale.