Jeux en ligne et sur mobile : surmonter les obstacles pour s’imposer

L'industrie du jeu en ligne et sur mobile a explosé ces 10 dernières années. Mais les éditeurs doivent surmonter ou contourner de multiples obstacles pour séduire et retenir leurs joueurs.

Simples, itinérants et F2P (Free to Play) : voici les 3 principaux attributs, qui ont permis à l’industrie du jeu en ligne d’exploser ces 10 dernières années. Première catégorie à en profiter, les jeux sur mobile généreront à eux seuls un chiffre d’affaires de 36,9 milliards de dollars rien qu’en 20161, devançant tous les secteurs du jeu vidéo pour la première fois. Pourtant, alors que des milliers de nouveautés sont lancées chaque mois sur les boutiques d’applications ou les plates-formes en ligne, seul un faible pourcentage d’entre elles parvient à convaincre et à perdurer. En cause : de multiples obstacles, que les éditeurs doivent surmonter ou contourner pour séduire et retenir leurs joueurs.

À nouveaux modèles, nouvelles contraintes

En réduisant les difficultés dues à des courbes d’apprentissage abruptes, les éditeurs de jeux vidéo ont pu lancer des applications susceptibles de plaire au grand public. De la même façon, grâce à la suppression des contraintes géographiques, avec des jeux disponibles sur mobile, chaque possesseur de smartphone peut désormais se divertir partout et à tout moment, favorisant ainsi l’adoption du jeu vidéo par le plus grand nombre. Enfin, en repoussant ou en dissimulant le paiement (F2P), la barrière liée au coût d’acquisition disparaît, augmentant les téléchargements. Résultat : les jeux en ligne et sur mobile n’ont jamais autant été plébiscités !

 

Pour autant, il existe de nombreux points de blocage, qui poussent les utilisateurs à abandonner le jeu avant la fin ou à le désinstaller à peine acquis. Si certains peuvent être levés (jouabilité, rapidité de chargement…), d’autres en revanche sont incontournables (matériel utilisé par les joueurs, informations juridiques…), quand quelques un, bien négociés, se révèlent au final plus bénéfiques que néfastes pour l’éditeur (monétisation, notamment). Encore faut-il que ce dernier soit en capacité de les identifier, de les classer par ordre de priorité et de leur trouver des parades.

Choisir la bonne difficulté pour son jeu : rien de bien compliqué !

Dans le cas d’un jeu jugé difficile par les utilisateurs, l’effet sera à double tranchant. Cette complexité pourra en effet susciter l’intérêt de joueurs confirmés qui aiment les défis, mais décourager ceux qui recherchent un simple amusement, sans investissement intellectuel particulier. Pour décider quel est le niveau de difficulté acceptable, l’éditeur doit donc se poser les questions suivantes : « Si j’augmente la complexité de mon jeu, les utilisateurs restent-ils plus longtemps ? » ou encore « Puis-je me permettre de perdre des joueurs qui s’ennuient ? ».

Pour y répondre, le recours à des données chiffrées est essentiel. Ces mesures seront également très utiles pour comprendre le comportement du joueur, évaluer avec précision les taux de téléchargement, ainsi que les vitesses de connexion. L’éditeur ne doit pas non plus hésiter à faire tester et expérimenter son jeu, afin d’obtenir un retour des utilisateurs. En tenant compte de leurs avis, il pourra optimiser son « gameplay », prendre les bonnes décisions et améliorer ainsi toujours plus l’expérience des joueurs.

Être rentable nécessite parfois un peu de discrétion…

Si la monétisation du jeu est un enjeu majeur pour l’éditeur, il est néanmoins conseillé de la retarder, de la dissimuler, voire de la transformer. Le modèle F2P, le plus efficace aujourd’hui, permet d’obtenir rapidement une base de joueurs importante, grâce à un téléchargement initial gratuit. Une fois captivés par le jeu, les utilisateurs auront moins de difficultés à payer de petites sommes successives pour accéder à un niveau supérieur, par exemple.

Il est également possible d’appliquer des modèles de monétisation innovants, comme avec l’intégration de plates-formes d’achats (boutiques virtuelles) au sein du jeu. Les utilisateurs se sentent ainsi libres de dépenser ou non leur argent pour obtenir des récompenses (bonus, accélérateurs, personnages…). Enfin, diffuser un contenu promotionnel pertinent et de manière discrète ou encore récompenser le visionnage de publicités sont également des solutions fréquentes aujourd’hui.


Dans le jeu vidéo en ligne, le temps, c’est de l’argent !

Reste qu’il existe des contraintes, dont il faudra nécessairement s’accommoder. C’est le cas de l’affichage des informations juridiques ou du logo d’un partenaire, par exemple. Les joueurs peuvent également se retrouver limités par leur matériel. Malheureusement, toutes ces situations sont hors du contrôle de l’éditeur. C’est pourquoi, il est préférable que ce dernier se concentre en priorité sur les obstacles qu’il peut facilement contourner.  

Un chargement lent, une connexion interminable, ainsi que des ralentissements durant la phase de jeu, notamment, se révèlent particulièrement néfastes, entraînant une diminution du chiffre d’affaires attendu et nuisant à l’image de la marque. 40% des joueurs quittent un jeu sur mobile s’il est trop long à charger1 et 1 joueur sur 5 s’attend à un chargement instantané des pages2. Mais il est possible d’éviter tous ces problèmes pour peu que l’éditeur s’appuie, dès le lancement, sur la meilleure infrastructure possible, avec un réseau de diffusion de contenu distribué performant, afin d’accélérer le chargement et d’optimiser l’expérience utilisateur.

Il ne doit pas non plus hésiter à brûler les étapes, notamment en développant son jeu pour qu’il gère dès le départ d’importantes montées en charge et mises à jour. Le temps de chargement peut également être réduit, en délestant la charge vers une plate-forme basée dans le Cloud, capable de traiter de gros volume de données. Bien sûr, il faut garantir la sécurité dans ce dernier pour protéger le jeu des cyberattaques, qui pousseront les utilisateurs à le désinstaller. Et, il est capital de s’assurer que son jeu est optimisé pour chaque terminal (ordinateur, tablette, smartphone).

En respectant ces conseils, l’éditeur mettra toutes les chances de son côté pour tirer pleinement profit de son jeu.


   

1.       Rapport de Newzoo sur le marché mondial des jeux, 2016.

2.       Cooper Waddell, Deconstructing Mobile & Tablet Gaming, EEDAR, 2014, 32. 

3.       Rapport « Les performances comptent » d'Akamai : « Les tendances de consommation : 9 faits à ne pas manquer », https://content.akamai.com/PG2920-Performance-Matters.html.