La Poste chasse les start-up innovantes avec son programme "French IoT"

La Poste chasse les start-up innovantes avec son programme "French IoT" Le groupe lance la 2ème édition de son concours. Elle emmènera les 16 finalistes au CES 2017 et leur offrira un suivi personnalisé avec des coachs pour booster leur activité.

Pour sa deuxième participation au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas en 2016, La Poste n'y est pas allée avec le dos de la cuiller : 15 start-up finalistes de son programme de sélection de jeunes pousses French IoT, créé en 2015, étaient présentes à ses côtés. Le groupe a décidé de remettre le couvert cette année, en lançant l'épisode 2 de cette chasse à l'entreprise innovante.

Objectif pour le groupe : constituer un écosystème ouvert de start-up et de grands groupes dans l'Internet des objets, pour développer de nouveaux usages dans des secteurs aussi divers que la domotique, la transition énergétique, ou encore le service aux professionnels. En 2015, elle avait sélectionné avec ses partenaires (BNP Paribas Real Estate, la mutuelle Malakoff Médéric, l'opticien Atol, le spécialiste des infrastructures électriques Legrand…) 100 pépites dans 5 régions françaises, avec lesquelles elle a signé 65 partenariats. La société a offert entre 5 et 20 000 euros de financements aux 15 finalistes qu'elle a emmené au CES, et teste leurs services en interne.

La Poste a offert entre 5 et 20 000 euros de financements aux 15 finalistes qu'elle a emmené au CES

"Nous espérons bien entendu trouver des innovations qui nous feront progresser dans notre cœur de métier", souligne Vanessa Chocteau, directrice du programme French IoT. La Poste veut également booster son Hub numérique, une plateforme sécurisée de collecte et de stockage de données, sur laquelle ses partenaires et les jeunes pousses choisies en 2015 branchent leurs objets connectés. "Nous voulons développer ce service à grande échelle. C'est un renforcement de la stratégie que nous avons déployée avec notre filiale Docapost, qui propose aux professionnels des plateformes digitales d'intermédiation dans la logistique ou encore les RH"', poursuit-elle.

En 2016, La Poste pistera les jeunes pousses innovantes sur l'ensemble du territoire tricolore, mais également à l'international. Elle veut débusquer des entreprises qui souhaitent s'implanter dans l'Hexagone. Le groupe emmènera à nouveau les 16 finalistes de son programme d'innovation au CES début 2017. Mais les heureux élus auront également droit à des "goodies" inédits : semaine immersive façon bootcamp, coaching personnalisé… Ils bénéficieront d'un accompagnement personnalisé pour développer leur business, au sein de la nouvelle "French IoT Accademy".

Les 15 finalistes du concours French IoT 2016. © La Poste

Les start-up de la première génération font un bilan positif de leur participation à ce concours. "Nous n'aurions jamais pu aller au CES sans l'appui technique et financier de La Poste. Participer à cet évènement nous a permis de prendre la température du marché américain, sur lequel nous voudrions nous lancer en 2017. Nous y avons aussi rencontré de grands groupes tricolores, comme Axa ou Engie, avec lesquels nous sommes aujourd'hui en négociation", se souvient Yann Guiomar, PDG de la jeune pousse Sensing Labs qui fait partie des 15 finalistes de l'édition 2015 du programme French IoT. La société, créée en juin 2014, développe des capteurs qui mesurent en temps réel la consommation d'eau et d'énergie dans un bâtiment. Ils sont capables de détecter d'éventuelles anomalies comme des fuites.  

Sensing Labs a également enrichi ses services en connectant ses capteurs au Hub numérique de La Poste, une plateforme universelle sur laquelle n'importe quel appareil peut être branché. "Pas besoin de rendre nos données compatibles avec celles d'autres entreprises, elles peuvent facilement être croisées les unes avec les autres", explique Yann Guiomar. "Nous avons trouvé des synergies avec plusieurs jeunes pousses", pointe le patron. Sa société travaille par exemple avec Telegraphic, qui opère dans le secteur du maintien des personnes âgées à domicile et utilise les capteurs de Sensing Labs pour vérifier que les seniors ont bien une activité normale dans leur domicile (utilisation des robinets par exemple) et qu'ils ne sont pas en difficulté.

Le Hub numérique est une plateforme de data sur laquelle n'importe quel appareil intelligent peut être branché

Les finalistes ont également pu tester leur service avec La Poste : "Nous créons actuellement un démonstrateur au siège de Docapost, dans un immeuble où travaillent 800 salariés. Le groupe nous paie pour ce projet pilote. Cela nous permet de vérifier que notre produit est fonctionnel avec une grosse entreprise. Docapost va nous donner un vrai retour client qui va nous permettre d'affiner notre offre", se félicite Julien Bruneau, directeur général d'iQSpot, une start-up bordelaise fondée en janvier 2015.

La solution commercialisée par la société permet de faire un bilan de la consommation énergétique d'un bâtiment et de la diminuer, grâce à des données remontées par des capteurs. iQSpot achète ces petits appareils à des tiers, notamment la start-up Sensing Labs. Les deux entreprises se sont rencontrées dans le cadre de ce concours, qui permet à La Poste de créer autour d'elle un écosystème vivace de jeunes pousses qui n'hésitent pas à entrecroiser leurs services.