L'Occitanie, fer de lance de l'IoT en France

L'Occitanie, fer de lance de l'IoT en France Le cluster des entreprises numériques d'Occitanie Digital 113 a établi une cartographie répertoriant tous les acteurs de l'IoT dans la région, avec l'objectif d'aider les industriels à trouver les savoir-faire.

L'Occitanie compte près de 150 acteurs de l'IoT, dont 70% sont des TPE et PME. Ce qui représenterait plus d'un tiers des entreprises de l'IoT français, la Banque des territoires ayant estimé qu'il y avait fin 2019 près de 400 acteurs dans le secteur en France. Ces entreprises occitanes, en intervenant dans différentes strates, couvrent toute la chaîne de valeur : 99 entreprises sont spécialisées dans les capteurs, 44 dans les télécoms, 64 dans l'hébergement, 81 dans l'analyse de données ou encore 39 dans le conseil. Ces résultats sont issus de la cartographie web en libre accès présentée ce jeudi 25 mars par le cluster des entreprises numériques d'Occitanie Digital 113, qui a passé tous les acteurs au peigne fin, par thématique, secteur et localisation.

L'initiative a germé dans l'esprit d'Emmanuel Mouton, président du cluster, il y a trois ans déjà. "L'IoT est un monde complexe, les industriels ont du mal à identifier les acteurs près de chez eux capables de répondre à leurs besoins", justifie-t-il. D'autant que les études sur l'IoT sont généralement réalisées à l'échelle mondiale, et non pas centrée sur la France ou à un niveau régional. "Quand on débute dans l'IoT, ce serait en effet plus facile d'avoir une liste pour savoir qui fait quoi", confirme Antoine Tournier, responsable d'activité chez Spie Industrie & Tertiaire, qui s'est appuyé sur un partenariat avec l'IoT Valley pour échanger avec des start-up sur ses besoins. L'objectif de cette cartographie est triple : aider les entreprises d'Occitanie à trouver les acteurs adéquats pour leurs projets IoT, valoriser le savoir-faire des acteurs dans ce secteur en facilitant leur business et apporter une vision économique de la région.

Olivier Lacombe, président de l'agence d'innovation numérique Subvitamine et co-pilote des Factory IoT et Cybersécurité de Digital 113, a pris en main le projet. Son entreprise dispose d'outils de gestion de base de données. La dizaine de membres de la Factory IoT a travaillé sur le projet, dont le fabricant Sierra Wireless et le bureau d'études LM Ingénierie. "Nous avons établi une nomenclature de classification et découpé la filière IoT en plusieurs strates : capteur, réseau, hébergement, exploitation, conseil et intégration, recherche et formation", explique Olivier Lacombe. L'équipe s'est rapprochée des réseaux comme la French Tech et l'IoT Valley et s'est également appuyée sur les données publiques pour présenter le nom et le numéro Siren des entreprises IoT sur le territoire.

Ce référencement des 150 entreprises leur a demandé quatre mois de travail. Parmi les enseignements dégagés : la plupart des entreprises de l'IoT se concentrent dans les agglomérations, Toulouse et Montpellier en tête, alors que l'Ariège ne compte qu'une seule société. "Cela s'explique par la recherche de compétences spécifiques", note Olivier Lacombe. 

Pour l'équipe IoT de Digital 113, la présentation de la cartographie n'est pas l'aboutissement de l'étude mais le commencement d'un travail de longue haleine. "Nous allons continuer à amasser des données pour fournir une étude plus poussée avec une plus grande finesse dans les résultats et une évolution dans le temps", indique Olivier Lacombe. Dans un second temps, la base de données sera ouverte aux entreprises de l'IoT pour leur permettre de renseigner les usages que rendent possibles leurs solutions.

Digital 113 milite pour que l'initiative soit menée dans d'autres régions et qu'un comparatif puisse être établi, la nomenclature de la base de données pouvant être répliquée. L'entreprise de logistique Service Ecusson Vert à Montpellier confirme son intérêt. "Avoir une vue sur les solutions transversales nous permet de créer des usages auxquels nous n'aurions pas pensé, réagit Christophe Caset-Carricaburu, son président. Je suis par ailleurs vice-président d'un cluster régional sur la logistique et nous aurions aussi besoin de cartographie."