Chez Safran et Saint-Gobain, le Bluetooth Low Energy généralise l'asset tracking

Chez Safran et Saint-Gobain, le Bluetooth Low Energy généralise l'asset tracking Les deux groupes français déploient respectivement 15 000 et 750 objets connectés pour tracer leurs matériels dans leur activité aéronautique.

Dans les sites de production aéronautique de Saint-Gobain à Sully-sur-Loire (Loiret), plus de 3 000 vitres de cockpit d'Airbus naviguent d'un atelier à un autre pour être enrichies d'une soixantaine de couches assurant leur robustesse. Savoir à quelle étape et à quel atelier celles devenant prioritaires, en fonction des commandes, se situent n'est pas une mince affaire pour les opérateurs. De même, chez le motoriste aéronautique Safran Aircraft Engines, les outils de travail – perceuses, visseuses, etc. – sont souvent cherchés par les techniciens, pour leurs opérations dans les ateliers de grande superficie. Pour les deux groupes, une seule solution : l'IoT, dans un usage d'asset tracking pour optimiser la production.

Safran Aircraft Engines a fait appel à Orange Business Services (OBS) il y a deux ans pour co-construire une solution IoT capable d'équiper plus de 15 000 objets sur les deux sites de Villaroche et Saint-Quentin-en-Yvelines, respectivement de 55 000 m² et 20 000 m². Le fabricant français ELA Innovation a rejoint les deux partenaires pour la conception des capteurs,  Quuppa et Ubisense pour les parties innovation et plateforme. "Il s'agit de notre plus grand déploiement d'objets connectés dans l'aéronautique", souligne Emmanuel Routier, vice-président Industrie 4.0 chez OBS. Dans le cas de Saint-Gobain, c'est au côté du fournisseur de réseaux IoT finlandais Wirepas et de l'expert de la géolocalisation indoor Arenzi que le groupe a développé sa solution pour tracer l'état d'avancement de plus de 750 ordres de fabrication entre ses deux sites de 20 000 m², distants de 20 kilomètres à Sully-sur-Loire. La même technologie s'est démarquée dans les deux cas : le Bluetooth Low Energy (BLE) au sein d'un réseau privé. Seule différence : Wirepas opère sa propre technologie mesh basée sur la bande de fréquence 2,4 GHz.

En raison de la crise sanitaire, les deux projets ont duré deux ans avant la livraison, et, après de nombreux échanges avec les équipes métier pour répondre à leurs besoins, ont été confronté aux mêmes difficultés : assurer la qualité du réseau dans un environnement métallique. "Il ne fallait pas d'interférence d'ondes avec les autres équipements et usages dans l'atelier", explique Eden Suire, directeur des ventes en Europe chez Wirepas, qui a déployé chez Saint-Gobain la solution en deux jours. Sur le site de Safran Aircraft Engines, OBS a installé 250 antennes afin d'indiquer la position du matériel de manière fiable avec une précision jusqu'à trois mètres.

Géolocalisation et maintenance préventive

Dans les deux cas, le ROI de la solution s'est révélé évident. "Non seulement la solution offre des gains de temps dans la recherche d'outils pour que les opérateurs les aient au bon moment, mais cela améliore leur maintenance", explique Emmanuel Routier. OBS a en effet intégré à sa plateforme le rappel des opérations de maintenance à réaliser sur chaque outil. La solution mise au point est réplicable et peut donc être déployée sur d'autres sites ou chez d'autres clients.

Chez Saint-Gobain, des statistiques vont pouvoir être établies pour améliorer la production. "Les opérateurs reçoivent des chiffres sur les flux suivis par les vitres, les distances parcourues et des alertes si des vitres sont immobilisées trop longtemps à un poste, leur permettant de détecter les points d'encombrement", raconte Loïc Dekerhor, directeur général d'Arenzi. De même, Wirepas a délimité une zone d'actions avec une alerte en cas de dépassement pour que les opérateurs n'oublient pas d'enlever le capteur d'une vitre en fin de production.

Ces deux déploiements à grande échelle ne s'arrêteront pas là. Safran Aircraft Engines a déjà prévu d'autres projets IoT. Même son de cloche chez Saint-Gobain, qui a la possibilité de faire remonter avec le réseau de Wirepas d'autres informations, comme le taux de CO2 ou le niveau de luminosité pour adapter les postes de travail.

Et désormais, OBS s'est associé à Wirepas ce mercredi 1er décembre 2021 pour compléter son offre d'asset tracking avec sa technologie. "On sent un réel dynamisme dans l'asset tracking, avec une demande pour une interopérabilité indoor et outdoor", constate Eden Suire, chez Wirepas, qui a ajouté des fonctionnalités de géolocalisation en milieu dense à son logiciel, permettant de localiser près de 6 000 objets en une minute, confiant dans le fait qu'il se généralisera bien chez l'ensemble de ses clients.