Lacroix compte sur sa nouvelle usine Symbiose pour s'imposer en champion de l'IoT

Lacroix compte sur sa nouvelle usine Symbiose pour s'imposer en champion de l'IoT A l'occasion de l'inauguration de son usine Symbiose dans le Maine-et-Loire, le PDG du groupe Lacroix Vincent Bedouin a affirmé sa volonté de répondre aux défis de l'IoT.

L'inauguration de l'usine Symbiose par le PDG de Lacroix Vincent Bedouin (à gauche) s'est faite en présence de Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie (à droite). © Célia Garcia-Montero

L'IoT fut au cœur de l'inauguration de la nouvelle usine Symbiose de Lacroix, jeudi 8 septembre 2022 à Beaupreau-en-Mauges, dans le Maine-et-Loire. Après les discours officiels et la visite du site dans la matinée, l'équipementier français a consacré l'après-midi à des tables-rondes sur les enjeux de l'IoT : la sécurisation de l'approvisionnement des composants, le besoin d'investissement massif dans les usines de production pour accompagner les besoins du marché, et les clés pour passer à l'échelle. Des défis auxquelles Symbiose doit répondre.

La stratégie du groupe a été d'automatiser au maximum l'usine d'assemblage de composants électroniques pour gagner en performance opérationnelle. Point d'orgue du site : le magasin de stockage des composants.

La tour de stockage automatisée est composée de 6500 caisses de composants, gérées par sept robots. © Célia Garcia-Montero

Lacroix a fait appel à la start-up lilloise Exotec pour mettre en place une gestion automatisée des stocks des quelque 500 000 millions de composants utilisés dans la préparation de commandes. Une tour de stockage de neuf mètres de haut contient 6 500 caisses de composants, gérés par les sept robots installés sur le site. Ces derniers amènent les caisses nécessaires aux opérateurs. "Lacroix est le premier acteur de l'industrie en France (après Carrefour, Cdiscount ou Decathlon dans le retail) à se doter de l'installation d'Exotec", précise Eric Meynet, manager du projet Symbiose, avant d'ajouter : "Il faut aujourd'hui 5 heures pour fabriquer des produits pour Ledger quand il fallait auparavant 5 jours. Les robots peuvent gérer 180 caisses par heure."

Un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros en 2027

Symbiose, opérationnelle depuis février dernier, aura ainsi pour objectif de démultiplier la production. "L'IoT est partout, dans les usines, les bâtiments, les villes, les transports, etc. Les besoins sur le marché sont colossaux", assure le PDG du groupe Vincent Bedouin, qui ambitionne d'atteindre un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros en 2027. Le site est doté d'une ligne dédiée aux prototypes permettant d'accueillir des projets de design électronique. "Cette capacité de design va accélérer le temps de mise sur le marché", garantit Vincent Bedouin, qui va lancer un nouveau service d'éco-design.

Lacroix va proposer un nouveau service à ses clients liés à la sécurisation de l'approvisionnement des composants. © www.hadrienbrunner.com

Un pari qui marque le point de départ d'une autre initiative : Avec le programme IoT Continuum, proposé en partenariat avec le fabricant STMicroelectronics, l'opérateur Orange et le fournisseur Sierra Wireless, Lacroix s'attaque au passage à l'échelle. "Je ne veux plus voir de Proof of concept", lance Vincent Bedouin pendant une table-ronde. "Ces acteurs ont déjà de l'expérience, ils nous font donc gagner du temps dans l'intégration", reconnaît Frédéric Gastaldo, cofondateur et CEO de Tiko, une filiale d'Engie, qui fait fabriquer à Symbiose un device à installer sur les radiateurs électriques pour suivre les consommations. Après avoir bénéficié de l'accompagnement d'IoT Continuum, Tiko déploiera sa solution à grand volume.

La nouvelle usine Symbiose emploie 460 personnes. © Célia Garcia-Montero

Symbiose représente également un atout pour Lacroix pour s'impliquer dans les défis sociétaux. Avant tout, par l'inauguration de cette usine, Lacroix se positionne quant à la relocalisation en France. Les équipements nativement connectés lui permettent par ailleurs de réaliser dès à présent 30% d'économies d'énergie et de remplir les objectifs du décret tertiaire. Pour les projets à venir, les équipes sont en réflexion sur un déploiement de capteurs sur les machines des cinq lignes de production de l'usine afin de réaliser une maintenance prédictive et de bénéficier d'un retour d'expérience dans l'optimisation des moyens de production. Après avoir fait de Symbiose une vitrine de la filière électronique française, Lacroix prévoit de s'attaquer au marché international. Premier pas dans cette étape : Vincent Bedouin a annoncé lors de l'inauguration la nomination de Stéphane Klajzyngier, jusqu'à présent président de l'usine Symbiose, au poste de président de Lacroix en Amérique du Nord.