Après l'Hadopi, la création d'une licence globale ?


L'ex-président du Conseil d'administration de la Sacem révèle travailler à la mise en place d'une taxe permettant aux internautes de télécharger librement de la musique.

Arc-boutée contre la licence globale, l'industrie musicale s'est peu à peu ouverte à cette idée en découvrant le potentiel économique qu'elle représente. Au point que le concept né il y a quelques années pourrait à terme s'imposer. Ainsi l'ex-président du Conseil d'administration de la Sacem, Laurent Petitgirard explique dans le magazine du Conseil Général des Hauts-de-Seine travailler actuellement à la réalisation de ce projet.

"Il ne s'agirait évidemment pas de légaliser l'échange sauvage de fichiers via le peer-to-peer, mais de fournir une licence qui donnerait accès à des sites de téléchargement correspondant aux différents fournisseurs d'accès et fournis en fichiers sains par les producteurs, où l'abonné pourrait télécharger toutes les œuvres qu'il voudrait», explique-t-il, dans des propos relayés par le magazine Numerama.

En pratique, Laurent Petitgirard propose l'établissement d'une taxe de 6 euros, payée pour une moitié par le FAI et pour l'autre par son client. Au total, si les 18 millions d'abonnés haut débit en France rapportent 6 euros par mois chacun, le marché du disque doublerait de volume à 1,3 milliard d'euros par an.

L'industrie musicale américaine étudie de son côté elle aussi cette solution. Warner Music travaille depuis mars dernier à un projet de licence globale en collaboration avec les fournisseurs d'accès Internet. La major a pour cela recruté l'ancien responsable technologique du label Geffen, Jim Griffin, pour développer le projet. Selon lui, une licence globale aux Etats-Unis pourrait générer un chiffre d'affaires de 20 milliards de dollars par an à l'industrie du disque et ses auteurs.