Le pirate type de livres numériques n'est pas un geek


Les livres numériques sont téléchargés illégalement surtout par de gros lecteurs de livres papier de 29 ans, rapporte l'Observatoire du livre en Ile-de-France.

Le téléchargement illégal de livres numériques est majoritairement pratiqué par des gros consommateurs de livres papier. En moyenne âgés de 29 ans, ils lisent environ 25 livres par an et y consacrent 250 à 350 euros chaque année, au dessus de la moyenne nationale de 58 euros. Ils sont donc bien éloignés du profil d'adolescent geek qu'on leur prêtait jusqu'ici, révèle dans une étude le Motif, Observatoire du livre et de l'écrit en Ile-de-France.

Deux motivations se dégagent du téléchargement illégal de livres. Tout d'abord, trouver des oeuvres non disponibles en version papier ou numérique, par exemple en anglais non traduit. Ensuite, lire ces livres sans les payer, motivation particulièrement prégnante pour les bandes-dessinées et les mangas.

Le Motif fait aussi apparaître qu'au contraire des fichiers musicaux, les livres piratés ne sont à 90 % consommés qu'une seule fois. De plus, le titre recherché étant souvent inclus dans un "bouquet" d'e-books, seule une petite partie des ouvrages téléchargés sont réellement lus.

L'étude note enfin que numériser des livres demeure, "dans la plupart des cas, un processus long et fastidieux" : scanner, utiliser un logiciel de reconnaissance des caractères, relire deux fois le résultat, convertir le fichier au bon format, l'uploader sur un serveur et communiquer sa sortie... Le Motif estime donc que "le piratage évoluera en fonction de la mise à disposition numérique des catalogues des éditeurs", dont la qualité sera "un élément déterminant pour contrer le piratage".