Grandes manoeuvres à l'approche du lancement français de Netflix

Grandes manoeuvres à l'approche du lancement français de Netflix Alors que le service américain de SVOD vient de se raccorder au réseau Internet français en prévoyant une énorme bande-passante, la ministre de la Culture veut améliorer l'offre des acteurs nationaux.

Préparant son arrivée en France à l'automne prochain, Netflix vient de raccorder sa plateforme au réseau Internet français. Le service américain de SVOD s'est branché directement à l'infrastructure de Telehouse2, boulevard Voltaire à Paris, où tous les opérateurs télécoms sont connectés entre eux et avec les plus gros fournisseurs de contenus. Pour se raccorder à ce véritable nœud de l'Internet français où passe près de 80% du trafic, Netflix y a branché un gigantesque tuyau d'une capacité d'un térabit par seconde. Autant qu'un gros FAI.

Ses besoins en bande-passante sont en effet colossaux. En Amérique du Nord, il occuperait selon Sandvine un bon tiers de la bande-passante des réseaux fixes en prime time, soit bien plus que Youtube ou iTunes. Au Royaume-Uni, deux ans et demi après son arrivée, il est déjà devenu le second consommateur de trafic aux heures de grande écoute derrière Youtube avec 18% des téléchargements. Si, en France, son raccordement à Telehouse2 demeure d'une capacité bien inférieure que celle de la plateforme vidéo de Google, on peut raisonnablement s'attendre à ce qu'il ne mette que quelques années à rattraper son concurrent.

Devant l'ampleur des ambitions de Netflix dans l'Hexagone, la ministre de la culture Aurélie Filippetti désire raccourcir le délai entre la sortie des films en salle et leur diffusion TV ou VOD. Plus précisément, elle souhaite "avancer de deux mois la disponibilité des films à la télévision, et, pour la vidéo à la demande par abonnement, ramener le délai après la sortie en salle à vingt-quatre mois, contre trente-six actuellement", a-t-elle indiqué hier au Figaro. Une nouvelle chronologie des médias qui serait réservée aux "services qui participent au financement et à l'exposition des œuvres françaises et européennes". Objectif : améliorer l'offre et le service des acteurs nationaux avant le raz-de-marée de Netflix.