Rattaché à Matignon, Mounir Mahjoubi s'appuiera quand même sur Bercy

Rattaché à Matignon, Mounir Mahjoubi s'appuiera quand même sur Bercy Un décret paru ce 27 juin donne accès au secrétaire d'Etat au Numérique à d'importants services du ministère de l'Economie dont dépendaient ses prédécesseurs.

Les décisions à Matignon, la communication à Bercy. Tel sera le fonctionnement du secrétariat d'Etat chargé du Numérique, précisé par un décret publié au Journal officiel ce 27 juin. Contrairement à ses prédécesseurs sous le quinquennat Hollande, le secrétaire d'Etat au Numérique Mounir Mahjoubi ne dépend plus du ministère de l'Economie. Il est directement rattaché au Premier ministre. 

Mais le secrétariat d'Etat n'a pas totalement coupé les ponts avec Bercy. En plus de la communication, ce décret permet aussi à Mounir Mahjoubi de disposer du secrétariat général des ministères économiques et financiers, de leur direction des affaires juridiques, ainsi que de la direction générale du Trésor.

"Au départ, c'était juste un décret technique pour que notre communication soit rattachée à celle de Bercy", explique le cabinet de Mounir Mahjoubi. "Mais nous en avons profité pour ajouter d'autres services de Bercy, car nous nous sommes rendus compte que nous avions besoin du travail qui avait été effectué par ces administrations avec le secrétariat d'Etat" du temps où il était rattaché à Bercy. 

Nouveau patron, mêmes missions

Puisqu'il dépend du chef du gouvernement, le secrétariat d'Etat pouvait déjà accéder au secrétariat général de Bercy. Il s'agissait de formaliser ces relations. "L'intérêt, c'est de dire que s'il y a des services de Bercy utiles, il faut que nous puissions nous adresser à eux," précise le cabinet.

Malgré son émancipation du ministère de l'Economie, le secrétariat d'Etat chargé du Numérique continuera donc à faire appel à ses services. Ce changement de patron est surtout une manière de reconnaître que le numérique est devenu un sujet transversal plus large que l'économie. Même si le périmètre d'action de Mounir Mahjoubi, est assez similaire à celui de ses prédécesseurs, Axelle Lemaire, puis brièvement Christophe Sirugue. A deux exceptions près : lui reviennent désormais la gestion de la transformation numérique de l'Etat et de ses systèmes d'information ainsi qu'une autorité directe sur l'administrateur général des données. Il a en revanche perdu la politique d'innovation, qui revient au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.