A l'agonie, Lycos Europe (Caramail) met la clé sous la porte

Bertelsmann et Telefonica cherchaient à se débarrasser de Lycos Europe depuis avril dernier. Finalement, ils n'attendront pas de trouver de repreneur et ferment la société qui emploie 700 personnes.

Lycos Europe n'aura pas trouvé de repreneur. Le groupe contrôlé par l'opérateur espagnol Telefonica et l'empire des médias allemand Bertelsmann a annoncé qu'il allait finalement mettre la clé sous la porte. Les nombreuses réorganisations et repositionnements stratégiques de ces dernières années n'auront servi à rien. Et les échecs des tentatives de rapprochement avec AOL et l'allemand Tomorrow Focus ont finalement eu raison de lui.

Lycos Europe (la marque dans le reste du monde appartient à la société Sud-Coréenne Daum Communications) qui figura parmi les leaders de l'Internet européen met ainsi fin à une chute inexorable. Une perte de 17,1 millions d'euros sur les 9 premiers mois de l'année associée à une rapide décroissance de son chiffre d'affaires, et une baisse continue de son audience a fini par décider ses actionnaires d'en rester là. Pour se consoler, ils se partageront néanmoins à la fin de l'année un trésor de guerre de 50 millions d'euros amassé par Lycos Europe grâce à la vente de plusieurs participations dans des sociétés tiers.

Très présent en France notamment par l'intermédiaire de l'ex-portail Caramail reconverti en webmail, Lycos Europe emploie près de 700 personnes sur le vieux continent, dont une trentaine à Paris. Les actionnaires de Lycos Europe ont ainsi décidé de fermer définitivement tous les foyers de perte du groupe, et cherchent  à vendre par appartement ses rares activités rentables : c'est-à-dire sa filiale danoise, et son service de vente de noms de domaine. Le reste : l'intégralité des contenus et services du groupe, comme l'hébergement et les webmails sont amenés à disparaître.

La fin de Lycos Europe va donc être aussi décevante que ne fut son évolution depuis la fin de la bulle Internet. Leader des services de chats ratant le virage de la messagerie instantanée ; numéro un des pages perso passant à côté du phénomène des blogs ; dominateur sur le secteur de la rencontre pris de cours par Meetic, Match et d'innombrables start-up, etc. Lycos Europe aura cumulé les erreurs stratégiques.