La blockchain, un atout pour l'économie circulaire

L'utilisation de la technologie blockchain pour améliorer les processus liés à l'économie circulaire est récente et il est important de rester vigilant.

Les technologies blockchain offrent de nombreuses opportunités pour améliorer les processus liés à l’économie circulaire : les premiers cas d’usages pertinents commencent à être déployés, alors que l’efficacité énergétique des protocoles s’est grandement améliorée. 

Pour orienter les achats des consommateurs vers des produits fabriqués dans le cadre d’un processus circulaire – notamment via le recyclage de matières premières - une option est de mettre en place des mécanismes d’incitation.

Mais avant cela, le premier enjeu est de fournir une information claire et de confiance sur l’origine des composants des produits... Cela peut paraître simple, mais la défiance des consommateurs envers les informations fournies par les producteurs ou les distributeurs est déjà importante. La tâche est d’autant plus ardue que l’économie circulaire repose sur des écosystèmes souvent complexes, constitués d’acteurs hétérogènes.

Ainsi, un premier vecteur de confiance dans l’économie circulaire est la transparence des principales étapes du cycle de vie d’un produit, afin de permettre aux consommateurs de faire des choix plus éclairés. Dans ce cadre, la technologie blockchain trouve tout son intérêt : celle-ci peut en effet avoir un impact significatif sur les consommateurs, en leur offrant plus de transparence et de confiance dans les produits qu'ils achètent.

Des systèmes d'échanges plus efficaces grâce à la blockchain

La blockchain est un registre numérique public et décentralisé qui permet de stocker des informations de manière transparente et fiable. La technologie impose en effet que chaque modification de ce registre soit authentifiée par celui qui en fait la demande. Chaque modification est datée et ne peut être contestée ou altérée à postériori. Utilisée à bon escient, elle permet aussi de mettre chaque acteur de la chaine de valeur sur un pied d’égalité, évitant qu’un acteur dominant puisse imposer ses règles à l’ensemble de l’écosystème.

En utilisant cette technologie pour que chaque acteur enregistre les opérations, les contrôles qu’il a réalisés sur un produit ou ses transactions de matières premières et de produits recyclés, il est possible de créer des systèmes d'échanges plus efficaces et de mieux inciter les comportements éco-responsables.

Par exemple, avec la blockchain, il devient ainsi possible de garantir que les matériaux recyclés ont bien été utilisés dans sa fabrication, et d’inciter les fabricants à utiliser des matériaux recyclés plutôt que des matières premières non renouvelables. De même, la blockchain peut être utilisée pour tracer le processus de collecte et de valorisation des déchets, renforçant ainsi la confiance sur le fait que les déchets recyclables sont bien revalorisés et non incinérés ou enfouis.

La blockchain peut également être utilisée pour enrichir la valeur des labels et certificats pour les produits éco-responsables. Ceux-ci sont encore trop souvent opaques et simples à contrefaire : leur certification sur blockchain permettrait aux consommateurs de savoir exactement quelles matières premières ont été utilisées. Enfin un registre blockchain peut également être utilisé pour mettre en place des mécanismes destinées à inciter chaque acteur à adopter des comportements éco-responsables.

Données personnelles, coût énergétique : les points de vigilance

Attention toutefois : l’usage de la technologie blockchain appliqué à l’économie circulaire est très récent et il est important de rester vigilant sur certains points.

Il est notamment crucial de respecter les normes de confidentialité et de protection des données, telles que le RGPD, pour s'assurer que les informations stockées sur la blockchain ne portent pas atteinte à la vie privée des individus. Cette technologie produit de la confiance en traçant chaque modification du registre et en conservant cette trace de façon permanente. Aussi il est important de veiller à ce que les données personnelles ne soient pas inclue dans ces modifications sans précautions préalables.

Les conséquences environnementales liées à l'utilisation de la blockchain, notamment en termes de consommation d'énergie, doivent aussi être étudiées, pour s'assurer que l'utilisation de cette technologie ne contribue pas à l'aggravation du changement climatique et n’entrave pas le caractère éco-responsable de la démarche.

Il est également important de comprendre qu’un registre blockchain peut apporter un niveau de confiance très élevé sur l’origine et l’intégrité des données qu’il contient, mais la préservation de cette confiance jusqu’au processus et aux produits réels ne doivent pas être négligée. Pour prendre un exemple plus concret, le registre blockchain peut contenir une trace du résultat d’un contrôle qualité fait par une organisation sur un produit à un instant donné, cependant ceci ne garantit pas que le contrôle ait été bien réalisé. Cette confiance reste portée par la réputation de cette organisation et/ou les contrôles complémentaires réalisés.

Bien choisir ses solutions technologiques

Face à ces enjeux, toutes les solutions blockchain ne sont pas équivalentes. Si les premiers registres blockchain publics sont très énergivores, du fait de leur algorithme de consensus basé sur la preuve de travail, il existe désormais des registres beaucoup plus économes permettant d’apporter décentralisation et confiance avec une plus faible empreinte environnementale.

Par ailleurs, il est également possible de réduire grandement l’empreinte environnementale des infrastructures, tout en optimisant la montée à l’échelle, grâce à des solutions comme le stockage de Layer 2. Celui-ci consiste à utiliser des réseaux secondaires, capables de supporter davantage de transactions, pour ne stocker que le minimum d’information sur la blockchain principale. Cette approche dite « layer-2 » permet également d’apporter des réponses aux enjeux en matière de confidentialité et de respect des données personnelles.

Tous ces atouts devraient faire de la blockchain un outil incontournable dans le déploiement à l’échelle de mécanismes d’économie circulaire, que ce soit en BtoB ou en BtoC. Les prochaines années devraient voir se multiplier les cas d’application, à mesure que les principes de la circularité s’imposent dans tous les secteurs.