GoBeep : les jeux-concours pour faire passer les internautes à la caisse

GoBeep : les jeux-concours pour faire passer les internautes à la caisse La start-up travaille avec des acteurs de la grande distribution comme Auchan ou E.Leclerc et revendique générer un acte d'achat chez près de 30% des internautes exposés à ses jeux-concours.

Changement de direction et de nom pour Bubbles, spécialiste français du drive-to-store. La start-up, qui s'était positionnée courant 2018 sur ce secteur très concurrentiel, vient de se rebaptiser GoBeep. Elle en profite au passage pour promouvoir Alexandra Chiaramonti au poste de directrice générale. Cette ancienne de Criteo et Teemo avait rejoint le projet au cours de l'été dernier. Le fondateur, Christophe Vattier, devient président de la société.

Concrètement, GoBeep propose aux acteurs de la grande distribution de mettre en places des jeux-concours pour pousser les internautes à l'achat. Ses équipes gèrent l'achat média, essentiellement sur les réseaux sociaux (Facebook et Instagram), pour y diffuser les opérations de promotion. L'adtech se charge d'identifier des profils d'internautes intentionnistes mais peut également cibler les bases CRM que lui communiquent ses clients. Le dispositif le plus populaire est une loterie qui permet d'avoir une chance sur X (nombre choisi par le distributeur) de voir ses courses intégralement remboursées. A l'issu du jeu, l'internaute récupère un code qu'il communiquera lors de son passage en caisse, pour voir s'il a gagné ou non.

GoBeep revendique avoir réuni plus d'un million de joueurs pour un total de près de 700 campagnes réalisées en 2019. La plateforme collabore déjà avec des poids lourds de la distribution comme Auchan, E.Leclerc, Carrefour (Supeco), Printemps ou encore BioCBon… 80% de son chiffre d'affaires provient des acteurs de la GSA (grandes surfaces alimentaires). GoBeep s'est positionné sur la promesse du drive to purchase. "Nos concurrents se contentent de générer des visites en magasin, nous allons un cran plus loin, en nous focalisant sur le passage en caisse", résume Alexandra Chiaramonti. Les campagnes les plus performantes voient jusqu'à 30% des joueurs activer leur code en caisse.

Un panier moyen en hausse de 75% dans la GSA et de 40% dans le non alimentaire

Cerise sur le gâteau, ces clients dépensent plus. Chaque passage à l'achat étant lié à une donnée CRM, les distributeurs qui font appel à GoBeep sont capables de déterminer l'impact de la campagne sur les ventes. "On observe un panier moyen en hausse de 75% dans la GSA et de 40% dans le non alimentaire", chiffre Alexandra Chiaramonti. Les marques ont accès à une interface de monitoring des campagnes qui leur permet d'identifier, en temps réel, les sources d'inventaires les plus prolifiques, le nombre de joueurs actifs et même d'uploader ces données dans leur CRM. "Près de 80% des joueurs communiquent un email ou un numéro de téléphone dans l'espoir d'être recontactés lorsque l'opération concours sera renouvelée", précise Alexandra Chiaramonti.

Côté business model, GoBeep, qui facturait un temps au nombre de magasins participant à l'opération, a finalement décidé d'opter pour un modèle à la performance. "Il n'y a plus aucun coût de set-up pour faciliter les collaborations avec les clients les plus frileux ou ceux qui n'ont pas de budget marketing", justifie Alexandra Chiaramonti. L'adtech se finance via un pourcentage sur le chiffre d'affaires généré lors du passage des joueurs en caisse. "Ce pourcentage est dégressif selon les volumes réalisés." Il varie également selon la typologie des magasins concernés. Il est plus faible dans la GSA, où la récurrence d'achat est plus forte et le niveau de marge moindre, que dans des secteurs comme la mode, le bricolage ou autres…

"Nous allons proposer le dispositif aux marques dont les produits sont vendus en magasin"

S'il s'appuie sur une mécanique des plus basiques, le jeu-concours, GoBeep assure que son modèle est difficile à copier. "Certains spécialistes de l'achat média ont essayé de nous imiter mais se sont vite cassé les dents sur cette offre qui implique de maîtriser plein de petits détails, assure Alexandra Chiaramonti. A commencer par le développement de l'interfaçage avec les caisses pour être capable de déployer le dispositif dans 200 à 300 magasins en même temps." La start-up a par ailleurs déposé un brevet, en cours de validation, pour une technologie permettant de faire le lien, en temps réel, entre le système de caisse et l'imprimante qui sort les tickets. "Cela permettra d'informer via le ticket de caisse si le code communiqué est gagnant ou non." Cette technologie permettra également à GoBeep de mettre en place des opérations de cobranding. "On peut imaginer un jeu-concours à destination des clients qui ont mis au moins un pack de soda de la marque partenaire dans le caddie. Notre technologie nous permettra de nous assurer, en lisant le ticket de caisse, de la présence dudit produit", illustre Alexandra Chiaramonti. Ce contrôle est pour l'instant effectué visuellement par le caissier, qui s'assure de sa présence dans le caddie.

GoBeep s'appuie aujourd'hui sur une équipe de 25 collaborateurs. Des commerciaux (customer success managers basés à Paris et des développeurs en Pologne). La start-up a également ouvert un bureau à Montréal. Si elle a un temps envisagé de faire appel à un fond d'investissement pour réaliser une série A, elle a finalement décidé de procéder autrement. "Nous avons réalisé que nous avions des solutions de financement satisfaisantes via le crédit-impôts recherche, le prêt bancaire et nos investisseurs actuels", explique Alexandra Chiaramonti. Plutôt que de se diluer, l'équipe dirigeante a donc convaincu son board de business angels (parmi lesquels Didier Quillot, le patron de la Ligue de football professionnel et Franck Le Ouay, cofondateur de Criteo) de remettre au pot. GoBeep, qui a vu son chiffre d'affaires croître de 250% en 2019, espère faire "fois 5" en 2020.