Google revend à perte sa part dans AOL à Time Warner


La valeur d'AOL aujourd'hui, estimée à 5,7 milliards de dollars, est près de 30 fois moindre que lors de son rachat par Time Warner en 2001. Le groupe continue de préparer l'introduction en bourse de sa filiale.

Time Warner, qui s'apprête à donner son indépendance à AOL d'ici la fin de l'année, a racheté la part de 5 % que Google détenait dans sa filiale pour 283 millions de dollars, soit 200 millions d'euros (lire l'article AOL fait plonger Time Warner, Google veut se désengager, du 05/02/2009). AOL aurait donc aujourd'hui une valeur totale d'environ 5,7 milliards de dollars (4 milliards d'euros), qui devrait augmenter jusqu'à la scission. Pour acquérir ces 5 % en avril 2006, Google avait déboursé pas moins d'un milliard de dollars, damant ainsi le pion à Microsoft qui s'intéressait aussi au FAI.

Le montant de la transaction, réalisée le 8 juillet, vient d'être révélé car il figurait dans le dossier d'AOL que Time Warner a déposé ce lundi 27 juillet auprès des autorités boursières américaines, la Securities and Exchange Commission (Sec). Une première étape formelle nécessaire avant de procéder à l'introduction en bourse de sa filiale, annoncée il y a deux mois. Time Warner ne précise en revanche pas la date à laquelle la séparation prendra effet, se réservant encore le droit d'y renoncer.

Le groupe ne minimise par ailleurs pas les difficultés auxquelles sera confronté AOL dans les années qui viennent. Acquis par le groupe en 2001 au plus fort de la bulle Internet pour 165 milliards de dollars, le FAI n'a, depuis, pas cessé d'en plomber les comptes (lire l'article Time Warner se prépare à se séparer d'AOL, du 30/04/2009). Il devrait, une fois émancipé, continuer à voir décliner le nombre de ses abonnés. Le passage, en 2006, d'un modèle sur abonnement payant à un modèle de services gratuits financés par la publicité laisse aussi AOL plus vulnérable face à une crise qui touche d'abord les revenus publicitaires.

Dans le dossier déposé auprès de la Sec, AOL précise s'attendre à subir environ 90 millions de dollars (63 millions d'euros) de charges additionnelles de restructuration sur les neuf derniers mois de 2009. Ils s'jouteront aux 58,3 millions de dollars (41 millions d'euros) dépensés au premier trimestre pour réduire les effectifs et fermer des sites. La semaine dernière, le PDG d'AOL Tim Armstrong a indiqué qu'il comptait concentrer les activités de sa société autour de la publicité en ligne.