Vente de SFR : le gouvernement ne s'avoue pas vaincu

Vente de SFR : le gouvernement ne s'avoue pas vaincu Le gouvernement exhorte Patrick Drahi à rentrer en France si ses discussion avec Vivendi aboutissaient... mais n'abandonne pas pour autant l'idée d'un rapprochement SFR - Bouygues.

L'annonce par Vivendi du choix de Numericable, avec lequel le groupe va entrer en négociations exclusives concernant le rachat de sa filiale, SFR, n'a pas laissé le gouvernement insensible, comme les premières prises de position d'Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif pouvaient le laisser passer. C'est ainsi Fleur Pellerin, ministre déléguée à l'économie numérique, qui explique que "si Patrick Drahi devient le deuxième opérateur de télécoms en France, il serait logique qu'il rapatrie sa résidence fiscale en France et gère ses affaires depuis Paris". Si Numericable est immatriculé et coté en France, sa maison mère est, elle, coté à Amsterdam alors que son patron est, lui, résident fiscal suisse. Mais les exigences de Fleur Pellerin et Arnaud Montebourg semblent tenir du vœu pieux dans la mesure où celui qui deviendrait président du conseil d'administration du nouvel ensemble SFR-Numericable est installé de longue date en Suisse. "Sa famille habite à Genève depuis quinze ans, ses enfants y sont arrivés jeunes et y sont scolarisés, il ne va pas les déraciner comme ça", rappelle un proche au Monde

Une décision qui ne risque pas de rendre le gouvernement plus conciliant lui qui ne semble pas avoir perdu tout espoir de changer la donne alors que Vivendi s'est donné trois semaines pour arriver à un accord définitif avec Altice, la maison mère de Numericable. "Je crois que le débat continue", a ainsi déclaré Arnaud Montebourg, ajoutant qu'"il y a un certain nombre de recours qui vont s'exercer de la part du concurrent de SFR, certainement. Il y a des questions qui vont être posées aux autorités de la concurrence européenne et française." La Caisse des dépôts serait, elle, prête à faciliter un rapprochement entre SFR et Bouygues, a expliqué aux Echos son directeur général Jean-Pierre Jouyet. "La Caisse des dépôts, qui est actionnaire de Vivendi, pourrait, si l'hypothèse se concrétisait (...) accompagner en capital un rapprochement entre Vivendi, SFR et Bouygues". A suivre.