Android TV arrive sur la Freebox : mais de quoi parle-t-on ?

Android TV arrive sur la Freebox : mais de quoi parle-t-on ? Xavier Niel ouvre les portes de la Freebox à un groupe qu'il a souvent critiqué. Mais en quoi consiste ce pacte entre Free et Google ?

Pas de forfait mobile à 10 euros mais une Free Box mini 4K qui tourne sous Android TV, une déclinaison adaptée aux TV, consoles de jeux et set-top boxes de l'OS de Google. Telle aura été la principale annonce effectuée par Xaviel Niel, ce mardi 10 mars. Si la surprise n'a pas été celle escomptée, elle reste tout de même de taille, tant la défiance du patron de Free à l'encontre de Google est de notoriété publique. De quoi être surpris donc lorsque celui-ci déclare avoir installé Google sur sa box car "c'est l'OS le plus utilisé au monde. Ensuite parce que le Google Play Store est le plus important au monde". 

Annoncé le 25 juin 2014 à la conférence Google I/O, Android TV avait la lourde tâche de faire oublier le bide suscité par son prédécesseur, Google TV. La plateforme multimédia  propose le contenu de Google Play (principalement des films et des jeux applicatifs) sur l'écran de la télévision. "Dès l'écran d'accueil, l'abonné accède à des recommandations personnalisées de contenus Google Play, YouTube et d'autres applications suggérées en fonction de ses goûts et de ses usages", explique Free dans son communiqué de presse. Car embarquer Android dans une box, c'est d'abord avoir accès à un univers où abondent les contenus, entre les applications conçues pour la télévision par les Dailymotion, Netflix et consorts et celles des jeux auxquels on peut jouer avec la télécommande ou une manette. Autrement dit tout un écosystème de contenus dans lequel Free n'a plus à investir.

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La recherche d'informations s'effectue à travers le moteur de recherche Google, sur l'application YouTube ou sur Freebox TV. © Free

Le pari est d'autant plus intéressant que si la plateforme est autonome, au contraire d'un Chromecast, Android TV reste capable de se connecter aux autres appareils Android. Pas un mince atout alors qu'Android envahit le monde numérique, depuis les smartphones (80% de part de marché) jusqu'aux objets connectés, en passant par les tablettes. Free ne s'y trompe pas, qui explique que "grâce à Google Play, les utilisateurs voient leurs contenus synchronisés sur tous leurs appareils" et "peuvent ainsi commencer à regarder un film sur la télévision dans le salon et finir de le regarder sur leur tablette dans leur chambre". D'autant qu'en saisissant leur compte Google, les clients de Free peuvent désormais retrouver sur leur TV tous les contenus achetés sur Google Play Store depuis leurs autres appareils Android. 

Anecdote amusante, Xavier Niel en profite pour couper l'herbe sous le pied de son rival de toujours Martin Bouygues, dont la dernière box Miami tourne pour le moment sous Google TV  et ne devrait passer sous Android TV que lors d'une prochaine mise à jour. Son pari, risqué, est en tout cas symptomatique du changement de paradigme auquel sont aujourd'hui confrontés les opérateurs télécoms, qui ont longtemps fait des contenus propriétaires diffusés au sein de leur boxes un facteur de différenciation et doivent aujourd'hui s'ouvrir au monde du Web. Quitte à réduire leur rôle à la fourniture des tuyaux. Un choix avant tout économique (difficile d'investir en contenu alors que les marges se resserrent) qui leur fait perdre une majorité des données de consommation des clients qui faisaient leur richesse. De quoi justifier l'enthousiasme de Xavier Niel qui se félicite de ce que "Free est le 1er opérateur à proposer une set-top box avec Android TV" ?