Dans dix ans, voir le monde en 6G

Alors que la 5G commence tout juste à s'implanter, les acteurs du marché de la téléphonie préparent déjà 2030 avec la nouvelle génération 6G. Meilleur débit, faibles latences, interconnexions entre les mondes digitaux et physiques optimisées… Les avantages de cette prochaine norme sont nombreux mais interrogent, notamment à propos de la préservation des ressources naturelles

Avec l’implémentation de la 5G en France et les partenariats de plus en plus nombreux entre constructeurs de smartphones compatibles et opérateurs, l’essor de cette nouvelle technologie n’est désormais plus à remettre en cause. En effet, un rapport de CCS Insight estime que 60% des nouveaux smartphones vendus en Europe occidentale et Amérique du Nord sur l’année 2021 prendront en charge la 5G. Ce chiffre devrait être en constante augmentation les années suivantes, pour atteindre 85% de part de marché en 2024.

Le déploiement massif de la 5G ne fait que commencer et déjà l’industrie mobile se tourne vers la prochaine génération. Dans leurs centres de R&D, les acteurs du marché définissent les nouveaux cadres de vie et de travail et prédisent un avenir résolument plus connecté avec la 6G.

Une nouvelle norme pour de nouveaux usages

"Les caractéristiques essentielles des 4G et 5G sont la connexion et la numérisation, nous pouvons dire avec certitude qu’à celles-ci, la 6G ajoutera l'intelligence", affirme Qin Fei, responsable du vivo Communications Research Institute. En alliant ces trois caractéristiques, la 6G fusionnerait les mondes numériques et physiques pour développer une réalité 100% connectée. Cette nouvelle génération permet d’envisager des débits jusqu’à plus de 1000 Gbps (50 fois les capacités maximales de la 5G, 100 fois celles de la 4G), mais aussi des temps de latence considérablement écourtés.

Dans son livre blanc 6G Vision Requirements and Challenges, le vivo Communications Research Institute imagine plusieurs usages pratiques de la 6G où le téléphone devient le centre névralgique des interconnexions aussi bien dans la vie quotidienne que professionnelle : voiture connectée et autonome qui permettrait d’aller chercher ses enfants à l’école sans s’absenter du travail, robots capsules et réalité augmentée pour des opérations médicales toujours moins invasives…

L’environnement en ligne de mire

Si de plus en plus d’entreprises envisagent un avenir proche en 6G, de nombreux défis se dressent encore avant de pouvoir assister à l’émergence de cette nouvelle technologie : fiabilité du réseau, efficacité énergétique, infrastructures adaptées…

Autant de questions sur lesquelles planchent les centres de R&D dédiés en Europe, en Asie et aux Etats-Unis. Parmi eux, le projet européen Hexa-X, officiellement lancé en janvier 2021, travaille à développer une 6G non seulement intelligente en matière de connexions, mais également durable d’un point de vue environnemental.

La 5G a été la première génération à intégrer l’impératif environnemental à son développement. Avec son émergence, les militants écologistes se sont inquiétés de cette nouvelle norme qui augmenterait les exploitations en ressources et aggraverait donc l’impact écologique du numérique. Les recherches autour de la 6G envisagent donc d’ores et déjà des solutions durables pour alimenter les nouvelles infrastructures nécessaires.