Quel futur pour le numérique et ses infrastructures en France ?

Le développement du numérique en France est un sujet peu visible dans les projets des candidats à la présidentielle par rapport à la place qu'ils prend dans notre quotidien.

La révolution numérique que nous vivons va bien au-delà du seul secteur de la technologie. Elle impacte durablement toutes les organisations privées et publiques, et la vie quotidienne de tous. Elle pose la question de la place de la France, de l’Europe, dans l’économie de demain, et même de la nature des emplois de nos enfants. Elle est liée à notre prospérité et notre sécurité. Pour soutenir cette révolution numérique, les infrastructures sont à la base de tout.

Favoriser le déploiement des infrastructures du numérique 

Les infrastructures du numérique sont la fibre optique, les réseaux mobiles, téléphoniques et satellite, les datacenters, les capacités de calcul et de stockage de données, les solutions de sécurité, etc.

Nous constatons une très forte augmentation de la consommation du numérique chaque année, pour chaque entreprise. Sans infrastructure solide, pas de développement possible.

Force est de constater aujourd’hui le déploiement soutenu de la fibre optique en France. Une grande partie des foyers est aujourd’hui équipée, et les réseaux pour les entreprises sont bien développés. Nous estimons qu’environ 95% des entreprises peuvent avoir la fibre optique aujourd’hui.

Cependant, seuls 50% environ l’ont adoptée. Il semble qu’il y ait encore un déficit d’informations et des hésitations de la part des chefs d’entreprise, qui font que certains n’ont pas encore franchi le pas. Mais il est clair que tout le monde va passer à la fibre dans les prochaines années.

D’ailleurs, l’arrêt de l’ancien réseau téléphonique en cuivre est programmé avant la fin de la décennie. Il aura duré 60 ans, des années 1970 à 2030. Le réseau fibre devrait durer au moins aussi longtemps. La clé du succès, en France, aura été la mise à disposition des opérateurs des infrastructures de génie civil depuis 2009, grâce à une directive de l’Union Européenne, au rôle fort du régulateur, l’Arcep, gendarme des télécoms, et à l’investissement privé et public.

Quant aux autres pays européens, le déploiement et l’adoption de la fibre sont plus ou moins avancés en fonction de la dynamique de la concurrence et de la position des régulateurs. Mais, la grande majorité des européens va adopter la fibre dans les prochaines années pour soutenir le développement du numérique.

Quant à la couverture mobile, elle progresse bien également. Alors qu’Orange vient d’annoncer l’arrêt des réseaux 2G et 3G, la 4G s’est développée sur tout le territoire et devient la technologie de base pour les réseaux mobiles.

La 5G, à ce jour, est surtout utilisée par les opérateurs pour augmenter les capacités de leurs réseaux. Les usages industriels se font encore attendre des idées fausses continuent de circuler son sujet. Mais il est clair que le mobile et la fibre seront les deux piliers des communications de demain. Ces deux technologies sont complémentaires et elles sont amenées à coexister pendant longtemps.

Dans les zones rurales où l’accès est plus difficile, il existe des projets ambitieux et les offres d’accès Internet par satellite se développent.  Ces offres resteront des moyens d’équiper les zones blanches et les pays qui manquent d’infrastructures. Elles n’ont pas vocation à remplacer la fibre ou les réseaux mobiles mais à développer l’accès au numérique.

Pour finaliser le déploiement de ces différents réseaux, les opérateurs ont besoin de continuer à promouvoir l’investissement privé grâce à une régulation du marché. L’investissement public pourra quant à lui être utilisé pour aménager le territoire en se concentrant sur les zones moins peuplées et à informer et former les citoyens à ces enjeux.

Bien sûr, la croissance du numérique apporte aussi son lot de questionnements qu’il ne faut pas négliger : l’isolement numérique, les risques cybersécurité d’équipements, la dépendance aux infrastructures, etc. Chacun de ces points méritent d’être discuté.

Le numérique est devenu notre quotidien, mais c’est notre rôle, citoyens et chefs d’entreprise, de faire en sorte que chacun de ces aspects soient étudiés, discutés pour que la transformation et le développement des infrastructures du numérique d’aujourd’hui permettent une forte avancée demain.