La connectivité des derniers mètres : comment assurer le passage au 100% fibre et à la 5G de nos logements

La crise du Covid-19 a agi comme un catalyseur de la connectivité. Les immeubles doivent désormais répondre aux attentes actuelles et futures des utilisateurs.

Répondre aux nouvelles attentes des particuliers

La crise du Covid-19 a agi comme un catalyseur de la connectivité. Internet étant devenu l’un des principaux canaux de communication, d’information, de divertissement et de commerce, y avoir accès est devenu indispensable. Son utilisation connaît une croissance exponentielle, et ce, à travers toutes les générations, mais principalement chez les plus de 60 ans et les personnes qui n’ont pas internet ou sont en difficulté pour l’utiliser. À mesure que le numérique s'intègre dans nos organisations et notre quotidien, il doit être disponible dans nos cadres de vie et de travail.

Pour les acteurs de l’immobilier, cette tendance signifie qu’ils ont une responsabilité à honorer : les immeubles doivent désormais répondre aux attentes actuelles et futures des utilisateurs. S’assurer qu’ils ont une connectivité de qualité est devenue une priorité. Avec 61% des Français déclarant qu’une mauvaise connexion internet a influé sur leur niveau de stress lorsqu’ils travaillaient de chez eux, il est clair qu’elle n’est pas qu’une question de pratique, mais aussi de bien-être. 

Des problèmes de déploiement au-delà du technique

Voilà presque 10 ans que le Plan France Très Haut Débit (PFTHB) a été lancé dans le but de couvrir l’intégralité du territoire en très haut débit prévu initialement pour 2022. Puis cet objectif a été repoussé à 2025 ou à avant 2030 dans certaines régions comme la Bretagne.

Alors que la France semble respecter ses ambitions sur le déploiement de la fibre sur le territoire, cette dernière est le deuxième sujet de discorde entre les opérateurs et leurs abonnées. En 2021, le nombre de saisines reçues par la médiation des communications électroniques a augmenté de 1 %, avec 12 058 dossiers, après que la hausse de 2020 provoquée par la crise liée au Covid-19 soit retombée. Cependant, le mobile demeure le sujet de discorde numéro un. Comment expliquer ces plaintes ?

En réalité, les problèmes de déploiement de la fibre viennent le plus souvent des dernières opérations de raccordement réalisées dans les immeubles et de la limite des responsabilités des opérateurs. Nombre d’entre eux (42 %) sont d'origine technique : inéligibilité, dysfonctionnements techniques du fait d’armoires non sécurisées, débranchement sauvage de consommateurs par des techniciens au bénéfice du client à raccorder…

En matière de connectivité mobile, les problèmes techniques représentent tout de même 8% des litiges. De plus, les opérateurs ne sont pas responsables des difficultés de connexion liées à la structure particulière de certaines habitations, la propagation des ondes pouvant être entravée par des matériaux de construction ou des aménagements intérieurs. C’est donc, une fois de plus, du côté du secteur de l’immobilier qu’il faut se tourner.

Les défis des derniers mètres 

D'ici 2025, le raccordement au réseau de la fibre optique sera considéré aussi "essentiel" qu’un raccordement au réseau électrique ou à la distribution de l'eau. L’une des briques majeures pour la qualité de nos expériences numériques repose donc sur les derniers mètres au sein des immeubles dans lesquels nous vivons.

Au 31 décembre 2021, plus de 70% des locaux étaient couverts par la fibre, à raison de 3 millions de raccordements par an, et ce chiffre va continuer à augmenter.

Afin que l’écosystème de la fibre à très haut débit fonctionne correctement, la complémentarité des entreprises de télécom et des opérateurs est indispensable. Outre le déploiement, la connexion à différents types d’équipements (compteurs électriques communicants, caméras de vidéo-surveillance…) a, elle aussi, son importance car elle permet de multiples applications demandées par les utilisateurs. Enfin, la maintenance du réseau et l’analyse des données de transfert doivent ensuite être permanents, pour assurer les utilisateurs du bon fonctionnement des connexions.

C’est une problématique sur laquelle les promoteurs et propriétaires peuvent avoir la main. Ils doivent s’assurer que l’infrastructure d’un immeuble est non seulement de qualité, mais également évolutive. Aujourd’hui, il ne suffit plus de se borner à ce qui est prévu par la loi, il faut penser à l’évolution des besoins et de la demande. 

Alors que les logements deviennent de véritables lieux de travail, il est temps de repenser l’approche du secteur immobilier. La connexion à domicile n’est plus destinée au loisir mais également à l’activité professionnelle. C'est-à-dire qu’elle doit être sécurisée et ne pas connaître d’interruption. Les locataires voient la connectivité comme un critère essentiel de leur logement, il est donc nécessaire que toutes les offres de tous les opérateurs soient disponibles rapidement. Et ceci doit être garanti dès lors qu’un locataire emménage. 

Finalement, les résidences de services telles que les résidences étudiantes, senior ou de co-living, sont un bon exemple de l’évolution de la demande et de la manière d’envisager les logements. Pour elles, les immeubles sont proposés sous forme de service, ainsi la connectivité doit se trouver au cœur de leur offre afin de permettre une expérience numérique sans faille pour le locataire. 

C’est ce vers quoi les acteurs de l’immobilier doivent tendre, il faut désormais mettre à connectivité au cœur de leur offre et la soigner dans le détail jusqu’à garantir une grande qualité dans tout l’immeuble. La qualité de service n’est pas juste un plus pour les locataires, elle est indispensable.