Grégoire Argand (PepsiCo France) "Le digital peut devenir un avantage compétitif majeur pour PepsiCo"

Alors que la Nuit du Directeur Digital se rapproche, le directeur du digital de PepsiCo France présente au JDN le chantier majeur qu'il conduit pour transformer le groupe.

Le JDN propose pour la quatrième année consécutive ce 19 juin un événement destiné à récompenser les meilleurs chief digital officers de France. Pour en savoir plus : la Nuit du Directeur Digital.

JDN. Quel était le contexte digital chez PepsiCo France avant l'organisation de la première édition de votre Digital Week, un événement interne organisée du 6 au 9 février dernier ?

Grégoire Argand, CDO de PepsiCo France (Tropicana, Lay’s, Lipton Ice Tea, Bénénuts, Doritos…) © PepsiCo

Grégoire Argand. Il y a eu un gros mouvement d'accélération du digital il y a un peu plus de deux ans quand notre présidente au niveau mondial, Indra Nooyi, a décidé de faire du digital l'une de nos priorités. Cela s'est notamment traduit par la création d'un centre d'excellence digitale, une structure qui coordonne les initiatives des différents pays, et permet de partager les meilleures expériences de chacun des pays. En France, nous avons développé l'expertise digitale autour de trois activités principales : le marketing digital, le e-commerce et la transformation digitale de l'entreprise.

Comment est née l'idée de cette Digital Week ?

Le projet a été monté en deux mois, ce qui démontre tout à la fois l'agilité et la capacité de réactivité de notre entreprise. L'idée est venue des équipes IT, communication et digitale alors même que nous planchions sur l'organisation d'ateliers de formation autour d'Office365 et des outils collaboratifs de Microsoft. L'idée a donc germé d'organiser un rendez-vous interne en se fixant trois objectifs principaux. Tout d'abord former les collaborateurs à ces nouveaux outils, les acculturer aux différents enjeux du digital et les rendre fiers de travailler dans une entreprise digitalisée, partenaire des meilleurs acteurs du monde du numérique.

Quel était le programme de cette première édition qui s'est tenue dans vos locaux ?

Quatre jours de conférences et d'ateliers thématiques, dans des formats courts de 30 minutes à une heure maximum. Nous avons eu la chance d'avoir tous les géants du numérique comme Facebook, Amazon, Google ou Microsoft mais aussi des start-up de la foodtech avec lesquelles nous travaillons, à l'instar de Nestor, une start-up spécialisée dans la livraison au bureau de plats cuisinés par des chefs. L'idée, c'était aussi d'utiliser l'expertise de notre équipe digitale pour animer des ateliers sur différents sujets - e-learning, CM, e-commerce, drive... - et dans le même temps de pouvoir offrir à nos collaborateurs des ateliers qui expliquent le digital, qui donnent des idées, des conseils pour montrer en quoi le digital peut aider au quotidien.

Ce fut par exemple le rôle de l'atelier Top Applis, animé par les plus jeunes de l'équipe (et aussi les plus digitalisés ), qui présentaient des applications pour se faciliter la vie au quotidien. Comment s'organiser, optimiser ses déplacements, gérer ses finances, se divertir etc. Ou bien encore, cet atelier organisé par une jeune femme de mon équipe qui revenait de congé maternité et qui a choisi de centrer son intervention sur le thème des parents connectés, avec la présentation de nombreuses applis très utiles pour les jeunes parents.

Comment êtes-vous parvenus à intégrer ces journées à l'emploi du temps de vos collaborateurs ?

Les interventions se déroulaient de 11 à 16 heures. Nous avons demandé aux managers de "décharger" leurs équipes pendant cette semaine afin qu'ils puissent pleinement profiter des interventions. L'agenda des sessions a été communiqué un mois à l'avance pour leur laisser le temps de s'inscrire aux conférences qui les intéressaient le plus. La présence à certains ateliers était cependant obligatoire, notamment pour les sessions de formation aux nouveaux outils collaboratifs. Cependant, le programme et les thèmes abordés - l'IA, les influenceurs, les chatbots, le fonctionnement de YouTube, les futures tendances du numérique… - étaient suffisamment variés pour emporter l'adhésion de la grande majorité de nos collaborateurs. Sur un effectif total de 600 personnes, dont 400 au siège, 350 collaborateurs étaient présents physiquement à cette Digital Week, et plus d'une centaine ont regardé et participé à ces échanges via Skype. Les supports sont aujourd'hui encore disponibles et consultables sur SharePoint et les interventions ont été filmées et sont disponibles en streaming. Cette première édition a montré tout l'intérêt que nos collaborateurs portent au numérique. Nous travaillons déjà au programme de l'année prochaine.

Résumé du projet :

Pourquoi il est innovant :

"Cela n'avait jamais été fait et le concept devrait être repris par PepsiCo au Benelux et dans d'autres pays où le groupe est présent. C'est du reverse mentoring où l'on ne forme pas juste les dirigeants mais bel et bien l'ensemble des collaborateurs. Ce qui a fait le succès de ce projet c'est aussi sa très grande diversité".

Pourquoi il est stratégique :

"Le digital est stratégique pour nous car il modifie la manière dont PepsiCo touche ses consommateurs à travers les réseaux sociaux ou le e-commerce, il était donc important grâce à cette Digital Week que tous les collaborateurs de l'entreprise prennent conscience de ces enjeux-là".

Pourquoi il est transformateur :

"Car il permet d'ancrer vraiment la culture du digital de façon efficace. Nous sommes en train de transformer la place du digital en interne avec ces initiatives qui sont transverses à tous les départements de PepsiCo France. Et la Digital Week fut assurément l'un des temps forts de cette démarche".

Pourquoi il est accélérateur :

"Nous avons la conviction que le digital peut devenir un avantage compétitif majeur pour PepsiCo et donc le fait d'avoir un temps d'avance sur le marché de l'innovation en maîtrisant au mieux les nouvelles technologies, est un élément absolument incontournable".