PPMC, la PME bretonne qui file un bon coton

PPMC, la PME bretonne qui file un bon coton Fondée il y a 16 ans, l'entreprise spécialisée dans la vente d'accessoires en tissu a été distinguée au Grand prix des entreprises de croissance.

A l'époque où elle vendait ses barrettes sur les stands des marchés bretons, Nam Pham ne réalisait pas encore qu'elle posait les fondations d'une entreprise de création et de distribution d'accessoires en tissu qui emploierait un jour 50 personnes et enregistrerait 6 millions d'euros de chiffre d'affaires.

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Nam Pham, la fondatrice de PPMC, a lancé l'entreprise en vendant des barrettes qu'elle confectionnait elle-même sur le marché dans les années 1990. © Image & Co

Papa pique et maman coud (PPMC) – c'est certes le titre d'une chanson de Charles Trenet mais aussi le nom que Nam Pham et son compagnon ont donné à la marque qu'ils ont déposée en 1995 – c'est l'histoire d'une activité saisonnière devenue permanente. "Avec le futur père de mes enfants, on fabriquait nos accessoires l'après-midi et on les vendait le lendemain matin au marché pour payer nos études, raconte la fondatrice, toujours aux commandes de la société. A la naissance de mon première enfant, j'ai dû choisir entre mon travail d'architecte et cette activité d'été et de week-end. Comme les mêmes clientes revenaient chaque année et que le succès a toujours été au rendez-vous, on a décidé de tenter l'expérience !"

Le premier magasin a ouvert ses portes à Rennes, en 1998. Aujourd'hui, Papa pique et maman coud compte une vingtaine de points de vente, dont treize en propre et neuf en franchise. Si bon nombre d'entre eux se situent sur les côtes, c'est parce qu'à l'origine, la société basée dans le Morbihan visait surtout une clientèle de passage à laquelle elle proposait des accessoires – sacs, chapeaux, pochettes... – aux motifs estivaux.

La stratégie de la marque a, depuis, évolué. "On s'adresse désormais à toutes les femmes du territoire", explique la dirigeante. C'est la raison pour laquelle PPMC a préféré les grandes villes aux bords de mer pour ses implantations les plus récentes. "En ce moment, on est en recherche à Toulouse et Bordeaux. Nous devrions ouvrir une boutique bordelaise dans les prochains mois", ajoute Nam Pham.

Une nouvelle boutique devrait ouvrir à Bordeaux dans les prochains mois

La gamme de produits s'est, elle aussi, étoffée. "Nous sortons six collections par an, ce qui représente 24 nouveaux tissus imprimés tout au long de l'année, chiffre la patronne. Sans compter la collection permanente qui, elle, s'articule autour de motifs plus classiques, comme le Vichy."

Si elle conçoit les articles qu'elle distribue, l'entreprise de la Trinité-sur-Mer ne les fabrique pas. Certains sont confectionnés en Thaïlande et au Vietnam, d'où le père de Nam Pham est originaire. Ceux nécessitant un savoir-faire textile, comme les chapeaux ou les sacs, sont quant à eux usinés en Bulgarie et en Tunisie. Parmi les best-sellers de la marque, le Sac & Zip, une mini-besace aux rabats interchangeables. "Il permet à nos clientes d'avoir un nouveau sac pour 5 à 11 euros (prix du rabat, NDLR) et il y a cette dimension de customisation qui leur plaît énormément", justifie la fondatrice.

PPMC réalise un sixième de son chiffre d'affaires grâce à son site Internet

Tout porte à croire que la PME bretonne file un bon coton. Les effectifs au siège ont même doublé ces cinq dernières années. "Nous avons recruté des collaborateurs pour gérer le webmarketing, la préparation de commande et le développement de notre site Internet", explique Nam Pham. Un site marchand qui pèse un sixième du chiffre d'affaires total enregistré par PPMC en 2013.

Pour l'heure exclusivement présente sur le marché français, Papa pique et maman coud commence à lorgner au-delà des frontières. Pour goûter l'accueil que lui réserve la clientèle britannique, PPMC a ouvert cet été une boutique éphémère à Plymouth. Une deuxième devrait voir le jour à Londres prochainement.

Le JDN a fait partie des partenaires du Grand prix des entreprises de croissance, organisé pour la première fois en 2014 par Leaders League (le groupe qui édite le magazine Décideurs), en collaboration avec le ministère de l'Economie et des Finance. L'enjeu ? Distinguer les entreprises dynamiques du pays.