Tokyo 2020 et Los Angeles 2028 défient Paris 2024

Les Jeux Olympiques représentent l’événement le plus médiatique de la planète. Les Japonais feront de Tokyo 2020 une vitrine technologique et une ébauche de société inscrite dans la modernité digitale… Et qu’en sera-t-il de Paris 2024 ?


Aux Jeux Olympiques, le sport n’est plus seul à l’honneur… Tokyo se prépare, en 2020, comme Los Angeles, en 2028, à présenter son modèle de société et de technologies qui servent cette vision. De même, en 2024, Paris et sa région ont l’opportunité de présenter une inspiration française et européenne du XXIe siècle. Toutefois, Tokyo placera la barre très haute, en 2020, et nous devrions préparer Paris 2024 en connaissance…
Une vitrine pour la société et les entreprises nippones
Le Japon dispose de deux constructeurs automobiles de puissance mondiale, se préparant à présenter, à Tokyo, leur vision de la mobilité avec des voitures sans chauffeur. Nissan teste déjà, entre la gare et son siège de Yokohama, deux voitures sans chauffeur. Toyota, sponsor des JO 2020, a annoncé mettre en place son concept "e.Palette", véhicule indépendant de tout conducteur pour le transport de marchandises et de magasins itinérants. Les entreprises nippones montreront alors que la conduite sans chauffeur est accessible à tous, en particulier, pour que les seniors conservent leur indépendance, même si leurs facultés physiques les empêchent de prendre le volant. 

D’ailleurs, dans une société vieillissante, les entreprises nippones vont déployer tous types de robots et de véhicules qui permettent d’aider les personnes dans leur quotidien. En outre, pour 2020, Tokyo veut déployer les réseaux de télécommunications mobiles de cinquième génération. L’objectif est d’atteindre un débit de données transférées, dix fois plus rapide que la 4G ! Enfin, d’autres innovations seront déployées, comme une technologie de reconnaissance faciale. Elle sera utilisée sur les sites des Jeux olympiques de Tokyo, en 2020, pour faciliter l’accès à 300.000 officiels : athlètes, journalistes ou agents de sécurité. Le système, installé sur une quarantaine de sites, est envisagé comme une manière d’éviter l’entrée d’individus qui auraient dérobé un laissez-passer.
La voiture sans chauffeur, un défi pour Paris
En 2020, Tokyo disposera de centaines de voitures sans chauffeur. En 2024, Paris devrait disposer de plusieurs milliers de ces mêmes véhicules pour un impact visible sur la mobilité francilienne : réduction du nombre de véhicules, augmentation de l’autopartage, réduction de la pollution de l’air… Toutefois, les aléas de la route japonaise sont plus simples à anticiper : piétons disciplinés, vélos circulant sur des pistes cyclables, motards aimant leurs engins pour un usage récréatif, pas pour aller au travail. Pour Paris, il serait donc nécessaire, d’une part, de préparer la population à l’arrivée de ces nouveaux véhicules, et d’autre part, de rassembler tous les acteurs (élus, usagers, constructeurs et équipementiers automobiles, opérateurs de mobilité, acteurs de l’infrastructure…) pour effectuer les adaptations utiles des voies de circulation pour une expérience de qualité avec ces véhicules. Enfin, en 2028, des dizaines de milliers de voitures autonomes rouleront en Californie, et en particulier à Los Angeles. Le 27 mars dernier, Waymo, filiale d’Alphabet (holding de Google) a annoncé l’achat au constructeur européen, Jaguar, de 20 000 véhicules I-Pace, d’ici 2020. Ce véhicule sera la base de la voiture autonome de Waymo pour lancer son service de mobilité. L’opérateur a déjà annoncé que la ville de Phoenix, en Arizona, sera la première ville à bénéficier de cette rupture technologique et sociétale.

Entre Tokyo 2020 et Los Angeles 2028, qui sera la vitrine des géants (Facebook, Google, Tesla, Uber…) de la Silicon Valley, Paris 2024 devrait porter une proposition sociétale française et européenne, soutenue par l’excellence de nos entreprises dans tous les secteurs économiques. Au-delà de la voiture sans chauffeur, la SNCF travaille à un train autonome et Airbus à des drones, transportant des personnes, sans pilote. Pourquoi ne pas tout mettre en œuvre pour déployer ces innovations lors des Jeux Olympiques de Paris ? Ce défi dépasse très largement la ville organisatrice. C’est un enjeu continental !